Boiron : le laboratoire restera coté !
A l’issue de leur OPA simplifiée, les actionnaires familiaux ne sont pas parvenus à franchir le seuil des 90% du capital du laboratoire qui leur aurait permis de retirer la société de la cote. Boiron devrait donc rester coté sauf si une offre plus généreuse est proposée ultérieurement.
Le verdict est sans appel ! A l’issue de son OPA simplifiée sur le laboratoire Boiron qui s’est terminée le 31 janvier, la société Boiron Développement, qui réunit les actionnaires de la famille Boiron ainsi que la société de capital risque EW Healthcare (respectivement 75% et 25% du capital) n’a recueilli que 599410 actions, si bien que sa participation dans Boiron n’atteint que 78,98% contre 75,56% avant l’opération qui est donc un échec. L’objectif du holding Boiron Développement était de réunir au moins 90% du capital de Boiron pour pouvoir ensuite, comme l’y autorise la loi, lancer une offre publique de retrait et retirer la société de la cote. Mais c’était sans compter sur le mécontentement des actionnaires minoritaires face à un prix jugé insuffisant. Pour mémoire, Boiron Développement proposait 39,64 euros par action en plus du détachement d’un coupon exceptionnel de 10,36 euros intervenu le 20 octobre dernier. L’offre faisait ressortir une prime de 36% sur le dernier cours coté avant l’annonce du projet d’OPA le 3 juillet, net du dividende de 10,36 euros. Une prime considérée comme peu généreuse au regard des fondamentaux du laboratoire. Le fonds Orcim n’avait d’ailleurs pas hésité à se renforcer et franchir le seuil de 5% du capital de Boiron pour faire pression sur les actionnaires majoritaires et obtenir un meilleur prix. Un espoir d’autant plus fondé que la société de capital-risque EW Healthcare, qui a pris une participation dans le holding Boiron Développement, est assurée, si la famille ne vend pas ses parts, de sortir au bout de six ans avec un taux de rentabilité interne de 12% par an qui lui permettrait de doubler sa mise.
Une trésorerie nette toujours positive au bilan
Pour justifier son prix, la famille Boiron avait indiqué en décembre dernier que la baisse attendue des ventes de tests Covid, associée au faible niveau de pathologies hivernales en fin d’année devrait entrainer un recul du chiffre d’affaires ainsi qu’une légère baisse du résultat opérationnel en 2023 par rapport à 2022 avant autres produits et charges opérationnels. Des arguments visiblement insuffisants. Au cours du premier semestre 2023, la chiffre d’affaires de Boiron avait diminué de 6,6% pour retomber à 239,8 millions d’euros, tandis que le bénéfice avait bondi de 23,5% à 15,4 millions grâce à quelques éléments exceptionnels et à une meilleure rémunération de la trésorerie pléthorique permise par la remontée des taux d’intérêt. L’un des points forts de Boiron réside en effet dans son trésor de guerre qui se montait à 231,1 millions d’euros à fin juin 2023. Après le versement du dividende exceptionnel de 10,36 euros en octobre, la trésorerie doit évoluer maintenant autour de 50 millions d’euros, soit environ 8% de la capitalisation boursière du laboratoire. Malgré le recul du chiffre d’affaires, le bénéfice devrait pouvoir se maintenir au moins au niveau de 2022 (44,6 millions) grâce aux intérêts de placement de la trésorerie. Cette prévision n’est capitalisée que 14 fois sur la base des cours actuels qui ont reflué en dessous du prix de l’OPA. Le titre reste donc assez bon marché au regard de la trésorerie au bilan et de la génération de cash. Une nouvelle OPA de la part de la famille ne peut donc être exclue à court ou moyen terme dans le but de retirer la société de la cote.
Notre conseil : des achats spéculatifs sont possibles en cas de poursuite du repli vers 35 euros pour miser sur une offre plus généreuse ultérieurement. Code Isin : FR0000061129.
Conseils sur Boiron
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