Airbus trop prudent?
En raison de perspectives jugées trop prudentes, le consortium européen a fait l’objet de prises de bénéfices en bourse malgré l’annonce d’un dividende exceptionnel de 1 euro par action. La qualité du dossier et la remarquable visibilité de son carnet de commandes ne sont pas remises en cause.
Au cours d’une saison des publications de comptes annuels globalement satisfaisante, Airbus a fait exception avec un cours de bourse passé d’un record historique de 154,82 euros à 143,88 euros, soit un repli de 5,8%. Pourtant, le consortium européen avait agréablement surpris en début d’année en dépassant son objectif de livraison de 720 avions commerciaux pour en sortir 735 de ses usines malgré un environnement toujours contraint en matière d’approvisionnement et de difficultés des sous-traitants. Cette performance industrielle s’est traduite par une forte croissance de 11% du chiffre d’affaires à 65,45 milliards légèrement meilleur qu’anticipé (65,06 milliards). En revanche, le poids des investissements (hausse de 6% des dépenses de recherche & développement) a pesé sur la trajectoire (+4%) du résultat opérationnel ajusté ressorti sous les attentes à 5,84 milliards. La marge opérationnelle ajustée s’est ainsi effritée de 0,7 point à 8,9% tandis que le bénéfice net s’est contracté de 11% à 3,79 milliards. La génération de flux nets de trésorerie de 4,4 milliards avant fusions-acquisitions et financement de clients a permis de conforter une réserve de cash déjà abondante et constituée pour l’essentiel des acomptes clients. A fin décembre, elle s’élevait à 10,7 milliards.
Plus de 10 années de production en carnet
Le groupe se montre prudent pour cette année, ce qui n’a pas été du goût des investisseurs mais s’explique par l’environnement industriel toujours contraint du secteur aéronautique. Raison pour laquelle le groupe table sur un volume de livraison de 800 appareils là où le marché anticipait un nombre de 813 avions. Le résultat opérationnel ajusté espéré entre 6,5 et 7 milliards est également en-deçà des attentes (7,2 milliards) et la génération de flux nets de trésorerie devrait atteindre 4 milliards. Confiant dans ses fondamentaux, le groupe envoie un signal fort aux actionnaires en leur proposant un dividende exceptionnel de 1 euro par action en plus d’un coupon ordinaire de 1,8 euro par action. Face aux difficultés du concurrent américain Boeing, Airbus engrange les commandes. Nettes d’annulation, les commandes ont été multipliées par 2,5 à 2094 avions. Le carnet de commandes s’élevait en fin d’année à 8598 appareils et représente plus de 10 années de production. A court terme, l’enjeu pour Airbus est de sécuriser la montée en puissance de ses cadences de production (75 avions monocouloirs par mois à l’horizon 2026 contre 58 l’an dernier). Le groupe est ainsi en pleine négociation avec Safran pour l’approvisionnement de moteurs LEAP sur 2025. A 22,2 et 17,8 fois les profits pour cette année et 2025, le titre reste raisonnablement valorisé au regard de la visibilité sur ses perspectives.
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Pourtant challenging au regard des tensions sur les chaines d'approvisionnement, Airbus est parvenu à pulvériser son objectif de livraison de 720 avions fixé sur le dernier exercice. Le carnet de commandes record de 8598 appareils offre une remarquable visibilité équivalente à dix années de chiffre d'affaires. Le titre est légèrement décoté sur sa moyenne de long terme.
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