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Julien Blanchard, président du directoire d’Hoffmann Green : « Nous abordons ainsi l’exercice 2024 confiant dans les perspectives de croissance »

Disruptif, ce producteur de ciment décarboné monte en puissance en France grâce à des partenariats signés avec tous les grands acteurs de la filière de la construction. Les premiers jalons sont également posés pour dupliquer ce succès à l’international. Son patron Julien Blanchard fait le point sur le développement du groupe et affiche sa confiance dans les perspectives à court et moyen terme.

Julien Blanchard, président du directoire de Hoffmann Green
Julien Blanchard, président du directoire de Hoffmann Green

Comment appréciez-vous les comptes annuels de Hoffmann Green ?

Julien Blanchard : L’exercice 2023 a été marqué par des avancées significatives. D’abord, la croissance de notre chiffre d’affaires à 6 millions témoigne de la volonté des acteurs de la construction de décarboner leur activité. Nous surperformons cette année l’objectif initial fixé à 4,5 millions, grâce à une forte progression des volumes de ciment vendus de +78% et la signature du premier contrat international de licences en Arabie Saoudite, mais aussi à la commercialisation des crédits carbone Hoffmann Green, débutée fin 2022, générant 276.000 euros de chiffre d’affaires en 2023. Nous assurons pour cet exercice 2023 une structure financière solide, affichant une trésorerie disponible au 31 décembre 2023 à 25 millions.

Quel bilan tirez-vous de la mise en exploitation depuis mi-2023 de votre deuxième usine de production de ciment décarboné ?

J. B : Nous poursuivons la mise en œuvre du plan industriel prévu, notamment via l’usine H2, première cimenterie verticale au monde entièrement construite à partir de ciment Hoffmann. Dès le second semestre 2023, cette usine a produit du ciment en vrac pour répondre à une demande croissante. Cette réalisation permet d’accroître nos capacités de production de 50 000 à 300 000 tonnes par an sur le site de Bournezeau. Nous constatons avec fierté que notre modèle vertical de ciment décarboné s’exporte à l’international.

Dans quelle mesure la crise du marché du logement neuf un peu partout en Europe pénalise-t-elle la montée en puissance de Hoffmann Green ?

J. B : Nos partenaires et constructeurs sont pour la plupart actifs sur le territoire national. Bien que la demande de logements neufs ait chuté un peu partout en Europe, nous ne sommes que peu impactés par cette baisse. La transformation de notre carnet de commandes en chiffre d’affaires lors de cet exercice 2023 confirme l’usage croissant de notre ciment bas carbone à l’échelle du territoire par des acteurs nationaux. Cette année, par exemple, nous avons déjà signé un partenariat jusqu’à fin 2027 avec le Groupe Trecobat, 4ème constructeur de maisons individuelles en France ainsi qu’avec ViaVilla, acteur immobilier haut de gamme spécialisée dans la construction de villas situées sur la côte atlantique

Quel chiffre d’affaires représente le carnet de commandes de plus de 260.000 tonnes dont le groupe disposait à la fin de l’année dernière ? Sur quelle période porte-t-il ?

J. B :  Cela représente entre 45 et 50 millions d’euros. Nous maintenons notre dynamique commerciale en étendant les partenariats préexistants comme avec Bouygues Immobilier, pour une durée de deux ans. Nous signons également des partenariats majeurs pour distribuer nos ciments décarbonés au sein d’enseignes de renom comme avec Les Mousquetaires : notre premier partenariat de distribution de ciments Hoffmann à destination du marché du B2C dans plus de 600 points de vente en France. Nous réalisons également des partenariats commerciaux, comme avec le Groupe Tartarin, acteur viennois (86), qui fabrique une large gamme de bétons prêt à l’emploi. Le chiffre d’affaires exact de ces partenariats et chantiers ne peut se définir qu’au terme des contrats, mais ont une très forte valeur ajoutée.

La concurrence s’est-elle renforcée sur le ciment décarboné de la part des géants du secteur comme Vicat, Holcim, Cemex ? Quels sont les atouts d’Hoffmann Green pour résister à la puissance d’innovation de ces groupes internationaux ?

J. B : Bien que les géants du secteur tentent très tardivement de prendre le virage du « béton vert », leur transformation vers une décarbonation du ciment est ralentie dû au retard accumulé. La conversion de leurs anciennes usines, la transformation des processus de fabrication et la formation à cette production implique des efforts financiers considérables. Les grands cimentiers ont bénéficié durant des années de quotas gratuits de CO2, ces droits à polluer qui ne les ont pas incités à décarboner leur activité. Résultat, ils se retrouvent avec des vieilles cimenteries dont la rénovation nécessitera des investissements colossaux. Chez Hoffmann Green, nous travaillons depuis toujours à l’élaboration de technologies brevetées de production de ciment décarboné 0% clinker et nos équipes sont formées en ce sens.

Le projet d’une troisième usine est-il toujours d’actualité ?

J. B : Oui, le début des travaux de construction de l’usine H3 sur le Grand Port Maritime de Dunkerque (GPMD) Dunkerque est toujours prévu pour fin 2024, pour une mise en service début 2026.

Où en sont vos ambitions de développement à l’international ? Est-ce déjà générateur de chiffre d’affaires ? A quel horizon ?

J. B : Oui, l’international est générateur de chiffre d’affaires et représente plus de 2 millions d’euros sur l’exercice 2023 grâce au partenariat avec l’Arabie Saoudite. En 2024, nous envisageons de signer un contrat de licences avec un partenaire Américain dès le premier semestre de cette année en vue de construire plusieurs unités Hoffmann en Floride. Nos partenaires saoudiens avancent, quant à eux, sur le projet de construction : le terrain a d’ailleurs été identifié et est situé autour de Ryad. La construction de la première usine Hoffmann en Arabie Saoudite devrait débuter en 2024.

Le groupe a lancé une émission d’obligations convertibles de 5 millions en début d’année. Son bilan est-il aujourd’hui suffisamment solide pour continuer de financer son développement ?

J. B : Nous nous sommes récemment renforcés par une émission d’OCEANE, faiblement dilutive pour nos actionnaires et réalisée dans des conditions intéressantes pour la Société. Cette opération d’opportunité a été souscrite par Eiffel Investment Group, un investisseur de premier plan et engagé dans le financement d’entreprises innovantes ayant un impact positif sur l’environnement. Cette levée de fonds va nous permettre d’investir dans le renforcement de nos capacités de production, notre R&D ainsi que dans notre développement commercial Nous abordons ainsi l’exercice 2024 confiant avec des perspectives de croissance favorables pour Hoffmann Green et une trésorerie renforcée.

Comment abordez-vous l’exercice 2024 ? Délivrez-vous des objectifs financiers ?

J. B : Le durcissement du cadre réglementaire avec l’entrée en vigueur en 2025 du deuxième seuil plus contraignant de la RE2020, couplé à l’accélération de la dynamique commerciale observée au cours des derniers trimestres, nous confortent sur notre capacité à réaliser nos objectifs commerciaux et financiers. L’objectif 2024 est d’augmenter nos volumes vendus en France tout en renforçant notre carnet de commandes ainsi que notre développement à l’international.

Et à moyen terme ?

J. B : Nous confirmons nos objectifs financiers à moyen terme et assurons la poursuite de la mise en œuvre de notre plan stratégique. Nous comptons accorder une importance toute particulière à la poursuite des signatures et extensions de contrats avec des partenaires stratégiques tout en maintenant notre rythme d’expansion à l’international grâce à la signature, prévue en 2024, d’un contrat de licences avec un partenaire américain en vue de construire plusieurs unités Hoffmann en Floride.

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