LVMH : un ralentissement logique
Le numéro un mondial du luxe continue de faire progresser ses activités malgré une base de comparaison exceptionnellement élevée et un contexte économique incertain. Le premier trimestre pourrait marquer un point bas dans la dynamique du groupe.
Pas de miracle dans les chiffres publiés par LVMH au premier trimestre, mais pas de mauvaise surprise non plus. Le chiffre d’affaires du numéro un mondial du luxe a progressé de 3% sur la période à données comparables, ce qui traduit un ralentissement par rapport à la tendance du trimestre précédent (+10%). Il faut toutefois se souvenir que le début de l’exercice 2023 constituait une base de comparaison exceptionnellement élevée puisque sur le premier trimestre (et le deuxième aussi), la croissance organique des ventes avait atteint 17% dans un contexte euphorique de rebond de la consommation (notamment en Chine) après deux années de restrictions liées à la pandémie. Au regard de ces éléments, le ralentissement observé depuis le début de cette année parait tout à fait logique. Comme prévu, le pôle vins et spiritueux, en repli organique de 12%, a continué de subir la normalisation de la consommation dans le cognac, où les stocks restent importants mais aussi dans le champagne. A l’inverse, l’activité parfums et cosmétiques, en hausse de 7% continue d’afficher une dynamique soutenue. Mais c’est surtout vers la division mode et maroquinerie que les yeux des investisseurs sont tournés car il s’agit de l’activité la plus rentable. Sa croissance organique de 2% parait satisfaisante au regard de la base de comparaison élevée et le navire amiral Louis Vuitton semble avoir effectué un excellent début d’année ce qui est de bon augure pour les résultats. On notera que la croissance a été la plus forte au Japon (+32%) et plus mesurée en Europe et aux Etats-Unis (+2%). Et si les ventes ont reculé de 6% en Asie, cela s’explique surtout par la forte croissance des dépenses de la clientèle chinoise (à nouveau en capacité de voyager) en Europe et au Japon.
Des marques toujours aussi puissantes
Le deuxième trimestre pourrait ressembler au premier pour le numéro un mondial du luxe, alors que l’effet de base restera très défavorable, mais un point bas semble atteint. Les effets de changes qui ont été très négatifs en ce début d’année (-4%) devraient redevenir de moins en moins pénalisants avec la remontée du dollar. La bonne nouvelle est que l’attractivité des marques comme Louis Vuitton ou Christian Dior reste intacte, contrairement à des marques concurrentes comme Gucci dont le positionnement haut de gamme n’est pas suffisamment affirmé (ce qui a conduit la maison mère Kering à avertir d’une baisse probable de 10% des ventes du groupe au premier trimestre). Dans un environnement économique et géopolitique incertain, le segment premium du luxe semble offrir une bonne capacité de résistance et une visibilité qui fait défaut dans d’autres secteurs. Le consensus des analystes financiers table sur une progression de 6,4% du bénéfice de LVMH cette année à 16,15 milliards d’euros. Une prévision capitalisée certes généreusement 25 fois sur la base des cours actuels mais sans excès au regard de la qualité des fondamentaux du dossier.
Notre conseil : nous restons positifs sur LVMH. Des renforcements sont même possibles dans la zone de 780 euros. Code Isin : FR0000121014.
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