Michelin : de retour sur les sommets !
Le pneumaticien espère hisser sa marge opérationnelle à 14% en 2026 grâce à un rebond des volumes et aux fruits de restructurations en cours. Le titre n’est plus très loin de ses records historiques de janvier 2022.
Sur un secteur des équipementiers automobiles malmené en bourse depuis le début de l’année, Michelin fait figure d’exception avec une action en hausse de plus de 12% qui se rapproche de son record historique de 38,92 euros atteint en janvier 2022. Il faut dire que le géant français du pneu a des atouts à faire valoir dans un métier pourtant confronté aux baisses de volumes. L’essentiel de ses ventes et de sa rentabilité vient en effet de la deuxième monte (remplacement) qui n’est pas liée aux ventes de voitures neuves (première monte). Surtout, le groupe parvient à compenser la baisse des volumes (-4,1% au premier trimestre 2024) par un effet prix-mix positif et un positionnement sur les catégories de pneus les plus rémunératrices (pneus de plus de 18 pouces, pneus pour engins miniers, pneus pour avions…). La dépendance au marché automobile devrait en outre continuer de diminuer, mais plus modestement que prévu, avec les investissements de diversification réalisés au cours des dernières années dans les bandes passantes, les matériaux haute technologie ou encore la gestion des flottes de voitures. A l’horizon 2030, les activités hors du pneu pourraient ainsi représenter jusqu’à 20% du chiffre d’affaires contre 16% aujourd’hui (l’objectif de 30% a été finalement écarté car les acquisitions dans les nouveaux métiers pourraient être jugées coûteuses). Les investisseurs n’ont pas été insensibles non plus à l’objectif de marge opérationnelle de 14% fixé pour 2026 à l’occasion d’une journée consacrée aux investisseurs le 28 mai. Une performance à comparer à une moyenne de 12,3% sur la période 2021-2023 (12,6% pour la seule année 2023) qui pourrait être rendue possible par la reprise attendue des volumes à partir de 2025, mais aussi par les fruits des restructurations engagées en Allemagne et aux Etats-Unis où plusieurs sites vont fermer. Certains observateurs rapportent qu’une dizaine d’usines seulement sur 45 que compte aujourd’hui Bibendum serait pleinement efficientes, ce qui laisserait encore des marges d’amélioration de la productivité pour les prochaines années.
5,5 milliards de génération de cash en trois ans
En attendant, la direction vise pour cette année un résultat opérationnel supérieur à 3,5 milliards d’euros proche de la performance de 2023 avec un cash-flow libre avant acquisition supérieur à 1,5 milliard d’euros. Cette capacité à générer de la trésorerie devrait se confirmer dans les prochaines années puisque le groupe vise un flux de trésorerie cumulé de 5,5 milliards sur la période 2024-2026, alors que la dette nette ne représentait déjà plus que 18,3% des fonds propres à la fin de l’année dernière. Raison pour laquelle, au-delà des acquisitions de diversification, Michelin peut se permettre d’améliorer sa politique actionnariale avec un dividende en hausse de 8% cette année (rendement de 4%) et un programme de rachat d’actions de 1 milliard entre 2024 et 2026. Malgré son beau parcours, l’action ne capitalise que 10,5 fois les profits attendus cette année.
Notre conseil : nous restons positifs sur le dossier compte tenu de la capacité du groupe à augmenter ses prix et à défendre ses marges tout en accélérant sa diversification payante hors du pneu. Notre premier objectif se situe à 40 euros mais pourrait être relevé ultérieurement en fonction des performances futures. Code Isin : FR001400AJ45.
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Le pneumaticien est confronté à une baisse plus importante que prévue des volumes mais préserve ses marges et dégage toujours autant de cash. Le récent repli du titre peut constituer une opportunité pour se positionner.
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Malgré une chute des volumes, le pneumaticien a dégagé l’an dernier un résultat opérationnel record grâce à son pricing power et à la priorité donnée aux offres à forte valeur ajoutée. La belle génération de cash va permettre un programme de rachat d’actions de 1 milliard d’euros sur la période de 2024 à 2026.
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