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Olivier Estèves, président directeur général d’ABEO : « les Jeux Olympiques constituent l’une des plateformes marketing les plus efficaces »

A moins de deux mois de l’ouverture de l’événement planétaire des Jeux Olympiques de Paris pour lequel son groupe est partenaire et fournisseur d’équipements dans trois disciplines, le patron d’Abeo fait le point sur le dernier exercice et affiche sa confiance dans les perspectives pour cette année.

Quel regard portez-vous sur les comptes annuels du groupe ?

Olivier Estèves : Nous avons délivré un nouvel exercice très solide à la fois en termes d’activité et de performance opérationnelle. Nous réalisons un chiffre d’affaires de 248,4 millions, en croissance organique de 4,6%, une dynamique principalement soutenue par la division Sport en progression organique de 9,3% et par la bonne tenue de la division Vestiaires. Les activités « murs d’escalade » au sein de la division Sportainment & Escalade enregistrent une croissance organique record de 24,0%, compensant une activité Sportainment encore fortement perturbée aux États-Unis (-45%), en grande partie due à l’agressivité de la concurrence chinoise. Hors Fun Spot, notre croissance aurait été de +7,8%.

Nous délivrons également un bon niveau de performance opérationnelle avec un maintien de la marge d’EBITDA à 11,7% et ce, malgré les défis rencontrés aux États-Unis avec Fun Spot.  Retraitée de cette filiale, nous aurions affiché une marge d’EBITDA de 12,8%.

Comment expliquer la contre-performance de la division Sportainment aux Etats-Unis ?

O. E : Elle est principalement liée à notre filiale Fun Spot, basée aux États-Unis, qui adresse le secteur des parcs de loisirs (trampoline parks) à travers 2 marchés : le marché du premier équipement : aménagement de nouveaux sites et le marché de la rénovation de parcs et/ou agrandissements. Depuis le covid, nous observons une évolution de ce marché avec des ouvertures de nouveaux centres freinées par la hausse des taux d’intérêt et un ralentissement de la croissance du crédit. À cela il faut ajouter une concurrence très agressive, notamment chinoise (jusqu’à 40% d’écart de prix). Sur l’exercice 2023/24, Fun Spot a donc enregistré une baisse de 45% de son activité liée à l’affaissement du marché du premier équipement.

Quelles sont les mesures prises pour la redresser et à quelle échéance ?

O. E : Nous avons pris des décisions majeures qui s’articulent autour de deux axes. Premièrement, un repositionnement sur le marché de la seconde monte, pour lequel nous disposons d’atouts très forts comme la proximité et pour lequel notre offre a été orientée sur le service et le sur-mesure. En second, nous avons redimensionné Fun Spot pour plus d’agilité avec un seul site de production et une augmentation de la sous-traitance. Mais nous n’excluons pas totalement le marché de la première monte, où nous pouvons désormais faire appel, en termes de sourcing, à notre filiale chinoise (Cannice) qui travaille déjà pour les autres entités du Groupe et permet de nous aligner sur les prix de la concurrence. La mise en œuvre de ce plan d’actions nous permettra de renouer en 2024/2025 avec une croissance rentable.

Qu’attendez-vous des Jeux Olympiques de Paris, pour lesquels le groupe est partenaire, en termes de retombées commerciales ?

O. E : Les Jeux Olympiques sont indéniablement la compétition mondiale la plus prestigieuse, et y participer est un facteur clé pour accroître la notoriété et l’image de nos marques. Les organisateurs des Jeux olympiques sélectionnent avec soin les marques les plus fiables, celles qui garantiront le meilleur niveau de pratique sportive et de sécurité lors de l’événement. C’est un honneur et une fierté pour nous de faire partie de cet événement. En ce qui concerne le matériel, il est mis à disposition (pour les épreuves de Gymnastique, d’Escalade et de Basket-Ball) et à l’issue des jeux nous les revendons. L’impact est particulièrement positif, en France pour les marques concernées car les athlètes ont la volonté de s’entraîner sur le même matériel, ils sont donc nos prescripteurs.

Considérez-vous que votre bilan est suffisamment solide ?

O. E : Nous clôturons cet exercice 2023/2024 avec une structure financière saine et sous contrôle. La marge brute d’autofinancement est largement positive de 25,8 millions et les free cash-flows sont en amélioration significative au second semestre (+21,4 millions contre -18,2 millions au premier semestre) pour s’établir à 3,2 millions, ce qui reflète une variation du Besoin en Fonds de Roulement maîtrisée. La trésorerie disponible s’élève à 11,0 millions et l’endettement financier net à 96,4 millions.

Restez-vous à l’affût d’opportunités de croissance externe ? De quelle marge de manœuvre disposez-vous ?

O. E : La croissance externe fait partie de notre ADN et lorsque des opportunités se présentent nous les étudions. Des opportunités, il y en a toujours. Les critères d’avant crise restent inchangés, à la différence que la maitrise de la marge reste un sujet clé, dans l’éventail d’activités qui sont les nôtres aujourd’hui.

Quelle est la finalité stratégique des récentes initiatives (prise de participation dans Vogo et rachat de BigAirBag) ?

O. E : Dans un contexte de forte digitalisation du sport, les expertises communes avec VOGO, alliant technologie et équipements sportifs, devraient permettre de développer de nouvelles parts de marché et d’accroître le rayonnement international des deux groupes. C’est un investissement stratégique de long terme. En juillet 2022, nous avons acquis 70% du capital de BigAirBag, qui conçoit, produit, distribue et installe des produits gonflables de haute qualité ayant pour objet de réduire les impacts dans des domaines variés tels que les parcs d’aventure et de loisirs (trampolines, parcours Ninja…), les gymnases ou les stations de sports d’hiver. Cette acquisition nous donne une forte complémentarité et une combinaison de savoir-faire produits, industriels et commerciaux avec de nombreuses synergies dans les activités de gymnastique, de sportainment et d’escalade.

Y a-t-il des zones géographiques où ABEO est insuffisamment présent ?

O. E : Nous réalisons déjà 73% de notre activité à l’international mais je dirais que notre volonté est de nous renforcer en Europe du Nord, en Asie et en Amérique du Nord.

Délivrez-vous des perspectives financières pour cette année ? A moyen terme ?

O. E : Nous abordons l’exercice 2024/2025 avec confiance et nous anticipons une progression de notre performance opérationnelle, sous l’effet positif attendu du repositionnement de Fun Spot et du maintien de la dynamique de nos activités.

Enfin, en termes de visibilité, les Jeux Olympiques constituent l’une des plateformes marketing les plus efficaces touchant des milliards de personnes dans le monde et demeurent un événement inégalé parmi tous les événements mondiaux sportifs, économiques ou culturels.  ABEO sera représentée à travers 3 de ses marques : Gymnova (Gymnastique), EP (Escalade) et Schelde Sports (Basketball).

Quel bilan tirez-vous de la cotation du titre ABEO en bourse ?

O. E : Il ne nous semble pas en phase avec le potentiel de valeur du groupe.

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