Beneteau dans la tempête ?
Comme les autres acteurs des équipements de loisir, ce leader mondial de la plaisance est attaqué en bourse depuis que la dissolution de l’Assemblée nationale a plongé le pays dans la crise politique. Déjà pénalisé par la remontée des coûts de crédit, le groupe risque de faire les frais d’un attentisme des clients sur leur projet d’investissement dans de nouveaux bateaux.
Rien ne va plus pour Beneteau depuis que la dissolution de l’Assemblée nationale a plongé notre pays dans une grave crise politique. A l’instar de Trigano, le spécialiste du camping-car, Beneteau dévisse en Bourse de près de 17% pour revenir à des planchers sur un an. Réalisant 50% de son chiffre d’affaires en Europe dont une bonne partie en France, la perspective agitée par les partis extrémistes d’un rétablissement de l’impôt sur la fortune ou d’une augmentation de la pression fiscale sur les revenus des ménages les plus aisées ne constitue pas une bonne nouvelle pour le plaisancier déjà pénalisé par la remontée du coût de l’argent sur les embarcations à moteur de petite et de moyenne taille. De quoi alimenter un certain attentisme et une certaine prudence de la part de la clientèle face à cette instabilité fiscale et politique. Beneteau n’avait pas besoin de cela au regard d’un exercice 2024 qualifié de transition marqué par un effet de base défavorable et par des déstockages de bateaux chez les concessionnaires. Une tendance que reflète la performance du premier trimestre. Même peu représentatif à l’échelle de l’exercice en raison de la forte saisonnalité de l’activité du plaisancier, il s’est contracté de 39%. Dans le détail, les bateaux à voile s’en sortent mieux (-25%) que les embarcations à moteur (-50%).
La trésorerie nette représente 39% de la capitalisation
La publication le 22 juillet des facturations du premier semestre sera l’occasion pour la direction faire le point sur les objectifs de l’exercice au regard de la nouvelle configuration politique du pays. A ce stade, une érosion de la marge opérationnelle courante de la branche bateau dans une fourchette comprise entre 7% et 10% était l’ambition avant un rebond dès l’an prochain au-dessus de 10%. En tenant compte de la cession en cours de validation par les autorités de la concurrence du pôle habitat à Trigano pour une valeur d’entreprise de 185 à 198 millions, le consensus recueilli par Factset anticipe un repli sensible du chiffre d’affaires à 1,19 milliard et du résultat opérationnel courant à 95 millions cette année (contre respectivement 1,62 milliard et 226 millions en 2023). Le bénéfice net devrait réduit à 80 millions (après 185 millions l’an dernier). Pour 2025, les revenus pourraient remonter à 1,35 milliard, le résultat opérationnel courant à 132 millions et le profit net à 106 millions. Des hypothèses valorisées à 10,9 et 8,3 fois, ce qui est loin d’être exigeant sachant que la trésorerie nette du plaisancier estimée fin 2024 à 349 millions représente à elle-seule 39% de la capitalisation qui est comparable aux fonds propres du groupe. Pour autant, le manque de visibilité politique et fiscale en France oblige à être prudent. Raison pour laquelle nous recommandons de conserver les positions.
Notre conseil : conservez Beneteau (code : FR0000035164) pour viser un objectif de cours de 14 euros.
Conseils sur Beneteau
Tous les conseilsBeneteau surprend positivement
Le marché a salué la performance du dernier exercice de ce plaisancier qui s'est révélée supérieure aux attentes. Attention car l'année en cours sera pénalisée par environnement moins favorable et par le coût élevé de l'argent. Des perspectives qui paraissent intégrées dans la valorisation décotée de la valeur.
Beneteau dans la pétole en 2024
Le titre de ce plaisancier manque de catalyseurs en raison d'une dégradation des perspectives sur les bateaux à moteur de petite taille et la réduction des stocks des distributeurs. Une reprise du marché est espérée en 2025. La valorisation du titre reste malgré tout attractive compte tenu de l'abondante trésorerie nette au bilan de la société.
Beneteau, une belle résilience du titre
Malgré un deuxième trimestre décevant pour la branche plaisance, le groupe confirme ses objectifs de l'année et dispose d'une bonne visibilité à plus long terme sur son carnet de commandes. A 11,5 et 9,6 fois, le titre reste attractif sachant que la trésorerie nette représente à elle-seule 26% de la capitalisation.
Entretien avec Jérôme de Metz, Président-directeur général de Groupe Beneteau : « Avec les prises de participations réalisées en 2021, nous allons exercer trois métiers nouveaux »
Alors que la plaisance rencontre un succès inédit auprès des particuliers, Groupe Beneteau, à l’image de ses concurrents, est confronté à la crise des approvisionnements. Jérôme de Metz, le Président-directeur général du fabricant de bateaux à voiles et à moteur nous explique comme son groupe s’organise pour y faire face, nous livre ses perspectives, mais aussi, ses ambitions dans ses nouveaux métiers après ses récentes acquisitions.