OP Mobility : l’heure d’y revenir ?
Grâce à sa présence aux Etats-Unis et à un positionnement produit adapté, l’équipementier automobile améliore sa rentabilité et se désendette malgré un marché pourtant difficile. L’action rebondit après avoir enfoncé un plancher de plus de dix ans.
L’heure du rebond aurait-elle sonné pour l’action de l’équipementier automobile contrôlé par la famille Burelle ? Après avoir récemment atteint un plancher de 8,80 euros qui n’avait plus été atteint depuis début 2013, elle s’est offert un beau rebond de 9,38% le jour de la publication des comptes semestriels qui se sont, il est vrai, révélés rassurants. Non seulement le chiffre d’affaires a progressé de 3,3% à données comparables pour atteindre 5,41 milliards d’euros, en surperformant ainsi le marché de plus de 3 points, mais la rentabilité s’est améliorée puisque la marge opérationnelle gagne 0,3 point à 4,3%. Le groupe dirigé par Laurent Favre a notamment profité d’une bonne dynamique aux Etats-Unis où il a démarré une nouvelle usine de modules à Austin (Texas) en septembre et où il a bénéficié de la montée en cadence de la production de la Cadillac Lyriq. Les Etats-Unis représentent ainsi 16% du chiffre d’affaires soit deux fois plus que la Chine où le marché est de plus en plus repris par des acteurs locaux. La meilleure saturation de l’outil industriel et la bonne gestion des coûts, combinées à des revalorisations tarifaires auprès des constructeurs expliquent la hausse de 11,8% du résultat opérationnel qui compense l’alourdissement des frais financiers due à la hausse des taux d’intérêt. D’où un bénéfice stable à 100 millions d’euros. Autre bonne nouvelle, le cash-flow libre, nerf de la guerre dans l’industrie, s’est amélioré de 14,6%, contribuant ainsi à réduire la dette qui ne représente plus que 1,6 fois l’excédent brut d’exploitation (1,7 fois à la fin de 2023).
4 milliards d’euros de commandes dans l’hydrogène
La direction s’attend à un marché automobile en baisse sur le second semestre, avec toujours une pression sur les ventes de véhicules électriques, mais maintient ses objectifs annuels visant une amélioration de tous les agrégats financiers (marge opérationnelle, résultat net, cash-flow, dette). OP mobilité (ex Plastic Omnium) est en effet positionné sur des segments d’avenir et a largement démontré par le passé sa capacité à s’adapter aux volumes de production. Les investissements dans l’hydrogène, où le groupe maitrise l’ensemble de la chaîne de valeur, commencent en outre à porter leurs fruits avec un carnet de commandes sur ce segment qui approche désormais 4 milliards d’euros, notamment dans la mobilité lourde, à l’image du récent protocole d’accord conclu avec le géant chinois du rail CRRC pour le développement de systèmes de stockage d’hydrogène. En attendant que ces commandes se concrétisent en chiffre d’affaires et en résultats, le consensus des analystes financiers table sur un bénéfice annuel de près de 190 millions d’euros, en hausse d’environ 15% qui ferait ressortir un multiple de capitalisation boursière très raisonnable de 7,8 fois.
Notre conseil : même si le secteur automobile dans son ensemble affiche des ratios boursiers assez faibles et peut rester sous pression à court terme, la valorisation de l’action OP Mobility ne tient pas compte du potentiel de croissance à moyen terme offert par les développements dans l’hydrogène, ni de la capacité du groupe à dégager du cash en toute circonstance. On pourra acheter OP Mobility autour de 9,50 euros. Code Isin : FR0000124570.