Nexans : un groupe ingouvernable?
Le titre de ce fabricant mondial de solutions de câblages, qui figure à notre sélection du « coin du spéculateur » à un prix de revient de 48,03 euros, semble se stabiliser…
Le titre de ce fabricant mondial de solutions de câblages, qui figure à notre sélection du « coin du spéculateur » à un prix de revient de 48,03 euros, semble se stabiliser autour des niveaux de 42 euros après sa forte chute consécutive à l’annonce surprise du départ de son patron opérationnel, Arnaud Poupart-Lafarge, officiellement pour raisons personnelles. Rien n’a vraiment filtré de la réunion qui s’est tenue en début de semaine sur la démission de l’artisan du redressement de la rentabilité de Nexans arrivée aux commandes en 2014 pour succéder à Frédéric Vincent contesté à l’époque par une partie des actionnaires du groupe. Tout juste sait-on qu’Arnaud Poupart-Lafarge ne part pas pour prendre un autre poste. Le fait qu’il accepte d’assurer une période de transition jusqu’à la fin du mois de septembre semble écarter l’hypothèse d’un problème de santé. Reste donc la carte d’un désaccord sur les objectifs du nouveau plan stratégique 2018/2022, baptisé « Paced for Growth » et présenté mi-décembre, visant pour Nexans à retrouver le chemin de la croissance rentable. L’ambition est de faire croître de 25% l’activité sur les cinq prochaines années grâce à une dynamique interne de 5% par an et d’apporter un volume de revenus complémentaires de 1,5 à 2 milliard en procédant à des opérations de croissance externe sélectives destinées à renforcer les compétences du groupe sur ses quatre métiers : la haute tension et les projets sous-marins, les télécoms et le traitement des données, l’industrie et le manufacturier et le bâtiment et l’aménagement des villes. Mais le marché n’avait pas apprécié mi-décembre la prudence dont avait preuve Nexans sur son objectif de rentabilité. L’idée est de faire progresser de 1 point en l’espace de cinq ans la marge brute d’exploitation pour la porter de 9% à 10%. Arnaud Poupart-Lafarge avait à l’époque pris les précautions d’usage en soulignant que le groupe s’était volontairement conservé une latitude de 1 point pour faire face au risque d’exécution de ce plan mais qu’en réalité les projections dans chacun des quatre métiers devaient conduire à une amélioration d’au moins 2 points de la rentabilité. Et c’est sans doute cet excès de conservatisme dont a fait preuve Arnaud Poupart-Lafarge qui lui est reproché par certains actionnaires au premier rang desquels figure le groupe chilien, Quinenco (29% du capital), devant Bpifrance (7,73%). Du coup, Nexans souffre d’un manque de continuité au niveau de sa direction et il est donc légitiment de s’interroger sur l’ingouvernabilité du groupe. Il lui faudra se montrer convaincant pour trouver un nouvel homme fort susceptible de regagner la confiance des marchés. Un homme de la réputation de Philippe Salle grand artisan de la restructuration d’Altran et qui a fait un bref passage cher Elior. Il jouit d’une forte aura auprès des investisseurs. En attendant, il convient de rester patient sur ce dossier faiblement valorisé avec des multiples de 11,9 et 11 fois les profits pour cette année et pour 2019.
Notre conseil : conservez Nexans (code : NEX).
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