Actia : un titre bradé ?
La correction boursière subie par ce spécialiste de l’électronique au service de la gestion des systèmes, principalement pour les secteurs de l’automobile et des télécommunications, a été particulièrement rude puisque…
La correction boursière subie par ce spécialiste de l’électronique au service de la gestion des systèmes, principalement pour les secteurs de l’automobile et des télécommunications, a été particulièrement rude puisque le cours de l’action a plongé de plus de 50% en seulement trois mois. Si l’activité aura été assez conforme aux attentes cette année, il n’en a pas été de même pour la rentabilité. Alors que le résultat opérationnel du premier semestre avait déjà chuté de 84% pour retomber à 1 million d’euros, la direction a douché tous les espoirs à l’occasion de la publication du troisième trimestre en estimant que le rattrapage attendu au deuxième semestre ne sera pas suffisant pour stabiliser les résultats sur l’ensemble de l’exercice. Le chiffre d’affaires des neuf premiers mois de 2018 est pourtant satisfaisant. Il a progressé de 3,6% pour atteindre 330,5 millions d’euros grâce à une activité soutenue dans l’automobile (boitiers télématiques pour véhicules légers et poids lourds) et à une accélération dans les télécommunications (+6,6%) qui représentent un peu moins de 9% des facturations. La perte du contrat avec Jaguar Land Rover a donc été plutôt bien absorbée par le gain de nouveaux contrats.
Par contre plusieurs facteurs défavorables continuent de peser sur les marges. A commencer par les tensions persistantes sur le marché des composants qui augmentent le poids des achats, mais aussi un moindre financement de la recherche et développement par les clients, visible dans la hausse des charges externes. Ainsi, même si la marge opérationnelle pourrait remonter à plus de 5,5% au deuxième semestre après seulement 0,4% au premier semestre, l’exercice pourrait se solder sur une marge proche de 3% contre 4,3% l’année précédente qui n’était déjà pas un millésime exceptionnel.
Le résultat net pourrait en revanche se maintenir autour de 8 millions d’euros sachant que la base de comparaison de 2017 était très basse en raison de l’évolution défavorable des instruments de couverture destinés à protéger la société des fluctuations de change. Pour 2019, Actia espère moins ressentir l’impact de la pénurie des composants après avoir diversifié ses sources d’approvisionnement. L’accélération des activités dédiées aux télécommunications devrait se poursuivre, tandis que la montée en puissance des nouveaux contrats dans l’automobile permettra de compenser la perte du contrat historique. Pour autant, la faible visibilité sur les perspectives du secteur automobile européen et mondial sur les prochains mois incitent à une certaine prudence. La rentabilité devrait malgré tout nettement rebondir au final avec le règlement progressif des problèmes de composants. Rappelons qu’en 2016, Actia avait dégagé un bénéfice de 21 millions d’euros. Sans aller jusque-là, le résultat pourrait remonter autour de 12 millions d’euros en 2019.
Cette prévision ne serait capitalisée que 6,5 fois sur la base des cours actuels et fait ressortir une valorisation très basse, même si la lourdeur du bilan représente un point faible important à ne pas négliger sur ce dossier. A la fin du premier semestre, l’endettement net s’élevait à 139,8 millions d’euros soit l’équivalent de 110% des fonds propres. Notons que la capitalisation boursière décote désormais de près de 40% par rapport à ces fonds propres.
Notre conseil : la sanction sur le titre a sans doute été exagérée au-delà de la déception provoquée par la dégradation, plus importante que prévu, de la rentabilité. Pour autant, l’exposition du dossier au secteur automobile et son appartenance au compartiment des valeurs moyennes, fragilisé par le retrait des liquidités, constituent des obstacles à un rebond rapide. Seuls les investisseurs audacieux et patients commenceront à se positionner ou se renforceront sous 4 euros. Code Isin : FR0000076655.
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