ADP, victime des gilets jaunes
Recommandé le 19 novembre ici même sur ce site en « conseil du jour » à un prix de 176 euros, le titre de l’exploitant des plates formes aéroportuaires parisiennes (Le Bourget,…
Recommandé le 19 novembre ici même sur ce site en « conseil du jour » à un prix de 176 euros, le titre de l’exploitant des plates formes aéroportuaires parisiennes (Le Bourget, Orly et Charles de Gaulle), est sous pression depuis quelques jours. Dans cette recommandation, nous avions indiqué que le principal risque sur le dossier était la perte d’attractivité de la France et de la capitale auprès des touristes du monde entier en raison des craintes d’attentats. Nous avions oublié de mentionner également l’argument des grèves ou de l’insurrection populaire. La mobilisation des gilets jaunes depuis trois semaines maintenant pénalise très clairement ADP à trois niveaux au moins. Le premier est au niveau des baisses des redevances à percevoir de la part des compagnies aériennes avec la moindre attractivité de la France auprès de la clientèle étrangère et de la réduction du trafic aérien. A ce titre, Air France-KLM est un gros contributeur pour la concession. Deuxième élément pénalisant : au niveau du chiffre d’affaires des boutiques Duty Free en raison de la moindre fréquentation par les clientèles chinoises, russes et américaines.
N’oublions pas que le dernier événement qui avait occasionné un manque à gagner très important pour ADP avait été les terribles attentats du 13 novembre 2015. Sans pour l’instant comparer cet odieux acte terroriste avec l’insurrection des gilets jaunes, il ne faudrait pas que ce dernier dégénère en révolution. Car, et c’est le troisième risque, la privatisation du groupe par le gouvernement Philippe normalement prévu au printemps 2019 pourrait bien être remise en cause si le président Macron et ses équipes n’avait plus de légitimité politique. D’autant que le sujet des privatisations soulève toujours des débats animés et enflammés dans l’opinion. Les français ont encore en mémoire la privatisation des autoroutes sous le gouvernement Villepin en 2005 et 2006 et assimilent ces opérations à des cadeaux faits par l’Etat à des sociétés comme Vinci et Eiffage. Il sera dès lors difficile au gouvernement Philippe de faire accepter la vente de la participation de 50,6% dans ADP à Vinci qui, déjà présent au tour de table de la plate-forme aéroportuaire (8%), fait partie de la liste des candidats déclarés.
Nos abonnés déjà en position sur le dossier ne doivent pas non plus s’inquiéter. La privatisation d’ADP interviendra à plus ou moins long terme et ils doivent faire preuve de patience. Un reflux du titre vers les 155 euros pourrait constituer une opportunité de compléter les positions.
Notre conseil : conservez ADP (code : FR0010340141).
Conseils sur ADP
Tous les conseilsADP : des résultats encore perfectibles
Le groupe aéroportuaire bénéficie de la croissance du trafic aérien et de la bonne dynamique de ses activités commerciales. Malgré l’application de la nouvelle taxe sur les infrastructures de transport, la rentabilité devrait progressivement s’améliorer et le dividende aussi.
Eiffage un bon couple rendement-risque
Le groupe de BTP et de concessions voit comme prévu sa rentabilité obérée par la nouvelle taxe sur les infrastructures de transport longue distance, mais il préserve sa capacité de distribution de dividendes et affiche une valorisation très modeste.
Air France-KLM : beaucoup trop de défis à relever !
La compagnie aérienne qui vient d’entrer dans le capital de sa consœur scandinave SAS est confrontée à un renchérissement de ses coûts et à une situation financière toujours très tendue.
Vinci, des risques politiques excessifs
Le titre de ce leader mondial du BTP et des concessions est pénalisé de façon excessive par les risques politiques. L'Etat n'a pas les moyens de privatiser les autoroutes françaises, ni de revenir sur le principe contractuel de l'indexation des tarifs de péage à l'inflation.