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Eiffage s’invite au capital d’Eurotunnel : une bonne idée?

Intégré à notre sélection du « coin du spéculateur », Eiffage s’invite au tour de table de Getlink (ex-Eurotunnel). Le groupe de BTP et de concessions (société d’autoroutes APRR, viaduc de Millau,…

GEA pixabay.com
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Intégré à notre sélection du « coin du spéculateur », Eiffage s’invite au tour de table de Getlink (ex-Eurotunnel). Le groupe de BTP et de concessions (société d’autoroutes APRR, viaduc de Millau, stade de Lille, prisons) a révélé en début de semaine avoir acquis un volume de 27,67 millions d’actions Getlink à un prix de 11,1 euros par titre pour un montant de 307,5 millions financé intégralement sur sa trésorerie. Cela correspond à une participation de 5,03% du capital de Getlink. La question est de savoir si l’investissement est pertinent et quelles sont les intentions d’Eiffage

Ce dernier ne s’est pas caché en indiquant vouloir consolider sa participation au gré des opportunités sur le titre Getlink. Son objectif est de pouvoir à terme entrer au conseil d’administration de la concession ferroviaire et de pouvoir au moins consolider dans ses comptes sa participation par mise en équivalence. Cela supposerait qu’Eiffage monte au moins à hauteur du premier actionnaire de Getlink qui n’est autre que l’italien, Atlantia (15,5%), propriétaire du géant autoroutier Autostrade mis en cause dans l’effondrement du pont à Gênes. L’entrée d’Eiffage au conseil d’administration de l’exploitant du tunnel transmanche ne devrait pas poser de problème sachant que Jacques Gounon, le patron de Getlink est un ancien salarié du groupe français et que son intrusion n’est pas une opération hostile. 

Celle-ci nous paraît pertinente pour Eiffage et son concurrent Vinci avait un temps envisagé d’entrer au capital de l’ex-Eurotunnel. Pour Eiffage, investir dans Getlink lui permet de continuer à développer son portefeuille de concessions en se diversifiant dans le rail (après les autoroutes avec APRR, le viaduc de Millau et les enceintes sportives avec le stade de Lille et les prisons). N’ayant pas la même surface financière que Vinci ou même Bouygues, Eiffage n’a pas les moyens de jouer un rôle important dans la future privatisation d’ADP, si celle-ci doit avoir lieu, et ne peut que s’intéresser dans le domaine aéroportuaire à des petites plates formes régionales. Avec Getlink, Eiffage investit dans une concession longue durée (99 ans) expirant en 2086 pour profiter de la récurrence du trafic ferroviaire et des revenus de la société. La question du Brexit et d’une séparation sans accord avec l’Europe constitue bien évidemment un risque (monétaire et économique) mais visiblement limité au regard de l’excellente résistance du titre en Bourse (+12% depuis le début de l’année). Même si la conjoncture britannique devrait à court terme souffrir d’un Brexit sans accord, il y aura toujours des échanges entre la Grande-Bretagne et l’Europe. Et c’est sans doute ce que joue Eiffage. 

Notre conseil : conservez Eiffage (code : FR0000130452) pour viser un objectif de cours de 100 euros. 

Conseils sur concession de longue durée

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Eiffage un bon couple rendement-risque

Le groupe de BTP et de concessions voit comme prévu sa rentabilité obérée par la nouvelle taxe sur les infrastructures de transport longue distance, mais il préserve sa capacité de distribution de dividendes et affiche une valorisation très modeste.

Vinci-Pixabay.com

Vinci, des risques politiques excessifs

Le titre de ce leader mondial du BTP et des concessions est pénalisé de façon excessive par les risques politiques. L'Etat n'a pas les moyens de privatiser les autoroutes françaises, ni de revenir sur le principe contractuel de l'indexation des tarifs de péage à l'inflation.

Eiffage, une décote injustifiée

En léger repli sur un an, le titre de cet acteur européen du BTP et des concessions décote par rapport à sa moyenne de long terme à moins de 10 fois ses profits estimés alors qu'il offre un rendement pérenne supérieur de 4%.

Eiffage, du rendement pas cher

Cet acteur européen des travaux et des concessions dispose d'un carnet de commandes record dans la construction et d'une forte récurrence de ses revenus dans les concessions. De quoi régulièrement augmenter son dividende et offrir à ses actionnaires un solide rendement de plus de 4%. Des perspectives valorisées à tout juste 9 fois.

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