Abeo, la prudence s’impose?
Cela fait deux publications consécutives que ce spécialiste des équipements de sport et de loisirs déçoit. Le départ d’un membre de l’équipe de direction également présent au tour de table incite à davantage de prudence de cette affaire familiale.
Nous avions ici même sur ce site recommandé le titre de cette affaire familiale spécialisée dans les équipements de sport et de loisirs en « conseil du jour » le 18 janvier à un cours de 28,40 euros. La limite n’a pas été atteinte forte heureusement. Car le titre a été lourdement sanctionné hier à la suite de la publication d’un chiffre d’affaires décevant au troisième trimestre et de la révision en baisse de l’objectif pour l’ensemble de l’exercice 2018/2019 clos fin mars. Alors que le marché tablait sur une très forte croissance (+10% à périmètre et change constants) des facturations à plus de 63 millions, elles sont ressorties en hausse de 2,4% à 59,1 millions en comparables et en augmentation de 27,7% grâce à l’intégration des différentes acquisitions. L’écart avec les anticipations du marché provient de la branche sport en recul de 2,9% à périmètre et change constants en raison d’une dynamique décevante en Europe du nord et au Benelux et du lancement d’ un ERP chez Gymnova qui a affecté l’activité de cette filiale, la deuxième société la plus contributrice au chiffre d’affaires du pôle.
Révision en baisse des objectifs de l’année
Dans la division « vestiaire », le rebond n’a pas été aussi important qu’espéré (+1,3% à périmètre et change constant) mais la direction maintient son objectif de stabiliser les ventes sur l’ensemble de l’année, ce qui implique un dernier trimestre soutenu (+11%). Il n’y a que dans la branche « escalade », que l’activité a tenu ses promesses avec une forte hausse de 18,5% en organique dans le sillage du premier semestre et la tendance devrait perdurer sur la fin de l’exercice. L’intégration de la dernière acquisition (Fun Spot) se déroule sans difficulté mais le carnet de commandes devrait commencer à ralentir sur la fin de l’exercice 2018/2019.
Compte tenu du retard pris à l’issue des trois premiers trimestres, le marché s’attend à une dynamique moins soutenue sur l’année fiscale en cours. Les prévisions ont été abaissées dans une fourchette comprise entre 230 et 235 millions (contre 235 à 240 millions initialement). Le ralentissement prévisible sur la fin de l’année du carnet de commandes de la nouvelle filiale Fun Spot devrait peser sur la marge brute d’exploitation.
Un titre potentiellement sous pression
A ce stade, l’ambition de réaliser un volume d’affaires de 300 millions à l’horizon 2020 n’est pas remise en cause mais cela fait malgré tout deux publications (les comptes semestriels et le chiffre d’affaires du troisième trimestre) que la société déçoit. Faut-il y voir un lien de cause à effet avec le départ annoncé pour la fin mars du directeur général délégué, Jacques Janssen? Cela n’est pas impossible malgré les démentis d’Abeo. C’est le président et principal actionnaire, Olivier Estèves (40,68% du capital) qui le remplacera. Reste que Jacques Janssen est présent au tour de table d’Abeo dans des proportions importantes (14,3% des titres) et qu’il devrait chercher à revendre sa participation à plus ou moins long terme. Ce qui est susceptible de peser sur le titre.
Raison pour laquelle il nous semble plus prudent d’annuler notre conseil d’achat de la valeur du 18 janvier à 28,40 euros et de rester à l’avenir à l’écart du dossier.
Notre conseil : restez à l’écart d’Abeo (code : FR0013185857).
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