Faut-il répondre à l’OPRA sur Aurea?
Dans un contexte de ralentissement de ses marchés, le spécialiste de la régénération des déchets lance une offre publique de rachat de ses propres actions au prix unitaire de 6,50 euros.
Les actionnaires d’Aurea ont jusqu’au 21 octobre pour répondre à l’offre publique de rachat d’actions (OPRA) portant sur 2,3 millions d’actions, soit environ 19% du capital de la société spécialisée dans la régénération des déchets. Cette opération intervient dans un contexte difficile, marqué par les difficultés du pôle métaux et alliages, dont le chiffre d’affaires a chuté de 21% au cours du premier semestre 2019. En cause des facteurs conjoncturels comme la baisse des cours mondiaux des métaux et l’attentisme des clients industriels, mais aussi des éléments plus exceptionnels comme l’arrêt des livraisons d’aluminium à un client trop exigeant sur les prix. La situation est meilleure dans le deuxième pôle d’activité, les produits dérivés du pétrole, dont le chiffre d’affaires a augmenté de 15% grâce à un regain de dynamisme sur le segment des huiles usagées (développement de l’auto-approvisionnement) et à une demande soutenue dans la dépollution des eaux polluées aux hydrocarbures. Quant aux autres activités, elles ont un peu déçu en raison d’une faiblesse du recyclage de pneus et du retard pris par le démarrage du nouveau four de décontamination de déchets mercuriels.
C’est donc assez logiquement que le résultat opérationnel courant du semestre s’est dégradé de 25%, tandis que le bénéfice net a quasiment fondu en passant de 2,3 à 0,2 million d’euros en un an après la prise en compte de charges exceptionnelles de 1,3 million liées aux restructurations et au plan social d’une usine en Belgique. Malheureusement, les perspectives à court terme restent médiocres en raison de cours mondiaux des métaux orientés à la baisse et de débouchés fragiles, comme l’automobile. Des arbitrages d’actifs ne sont d’ailleurs pas exclus pour adapter la société à son environnement. La société de bourse Portzamparc estime par exemple que l’activité de recyclage de PVC pourrait être cédée. A l’inverse, Aurea aurait étudié deux projets de croissance externe dans les métaux, non concrétisés à ce jour. L’état de la conjoncture ne facilite pas la réflexion.
Le prix de l’offre équivaut presque au montant des fonds propres
Faute de projet majeur à court terme, Aurea va donc utiliser sa structure financière solide (endettement net limité à 5,6 millions d’euros, soit 8% des fonds propres) pour racheter ses propres actions dans le cadre d’une OPRA. L’opération va coûter une quinzaine de millions d’euros. Si tous les actionnaires répondent à cette offre, ils pourront vendre environ 19% de la totalité de leurs titres compte tenu du caractère limité de l’offre.
Le prix proposé n’est à priori pas très attractif dans la mesure où il fait ressortir une prime de seulement 5% sur le montant des fonds propres. On peut en outre supposer que le potentiel de croissance de certains segments comme la régénération des huiles usagées ou la décontamination de déchets mercuriels est important. Mais force est de constater que l’activité principale de recyclage des métaux et d’alliages est actuellement fragilisée par la conjoncture et par la mauvaise tenue du marché automobile en Europe. Malgré une amélioration probable des bénéfices en 2020 (environ 4 millions d’euros), les multiples de capitalisation resteraient élevés.
Notre conseil : en l’absence de visibilité, mieux vaut répondre à l’offre à 6,50 euros par action Aurea, sachant que les actionnaires actuels le resteront à hauteur de la partie du capital non concernée par l’offre, soit 81% environ. Code Isin : FR0000039232.
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