Figeac Aero peine à séduire
Cet équipementier aéronautique spécialisé dans les pièces d’aérostructure a connu un solide un premier semestre et dévoilé un plan stratégique 2021-2024 convaincant visant à faire de l’Amérique du Nord le principal relais de croissance et à réduire l’endettement net. Des atouts pourtant raisonnablement valorisés qui laissent les investisseurs de marbre.
Les temps sont durs pour Figeac Aero. Le titre affiche en Bourse un encéphalogramme plat depuis le début de l’année (+4,7%) et sur un an (-2%) et ne parvient toujours pas à refaire son retard sur trois ans (-43%). En cause, le marché des aérostructures est difficile et marqué par la stagnation des cadences de production de certains programmes comme l’A350 d’Airbus, voire l’arrêt pur et simple de projets (A380 ou le CRJ) ou la chute des cadences du moteur LEAP 18 qui équipe le 737 Max de Boeing actuellement immobilisé à la suite des deux catastrophes survenues à quelques mois d’intervalles il y a maintenant 18 mois et qui a fait plus de 300 morts. Pourtant, Figeac Aero a démontré sa capacité à tirer son épingle du jeu en publiant au deuxième trimestre un volume de facturations de 108,7 millions reflétant une accélération de la dynamique interne de 8,2% (après +5,8% sur les trois premiers mois de l’année). La performance provient du métier principal des activités d’aérostructures (88% du chiffre d’affaires) qui bénéficie de la montée en puissance de nouveaux contrats. En dépit de l’incertitude autour de la remise en service du 737 Max de Boeing, le groupe renouvelle son message de confiance sur les perspectives de l’exercice et sa capacité à surperformer le secteur de l’aéronautique, à faire progresser son excédent brut d’exploitation courant et surtout à générer des flux nets de trésorerie positifs. Car la deuxième source de défiance du marché à l’égard de la société concerne la réduction de l’endettement net important qui s’élevait à la fin du dernier exercice à 262,2 millions pour des fonds propres de 198,3 millions, soit un ratio de 1,32 fois.
Une génération de flux nets de trésorerie à confirmer
Le groupe a beaucoup investi ces dernières années à la fois pour moderniser son outil de production mais également pour l’étoffer notamment dans des pays à bas coûts et en Amérique du Nord (Etats-Unis et Mexique). Depuis l’an dernier, le groupe commence à générer davantage de cash qu’il investit et la tendance devrait se poursuivre cette année et à plus long terme. C’était le sens de la présentation du nouveau plan de développement 2021-2024 axé sur l’optimisation de l’outil industriel, sur la montée en puissance de l’Amérique du nord comme futur relais de croissance du groupe et sur son désendettement. A parité constante, l’objectif est de revenir à un ratio d’endettement net de 2,5 fois l’excédent brut d’exploitation (contre 3,75 fois à l’issue du dernier exercice 2018/2019 clos fin mars). Pour y parvenir, la société pourra compter sur l’effet de ciseau entre la baisse de l’effort d’investissement et la montée en puissance de la génération de flux nets de trésorerie. En attendant, le marché table pour cette année sur un doublement du bénéfice net à 22 millions et sur une nouvelle progression de 32% des profits à 29 millions pour 2020. Des hypothèses valorisées à 17,2 et 13,4 fois, ce qui n’est pas très cher à condition que la société délivre ses objectifs. Raison pour laquelle nous choisissons la patience et conseillons de conserver la position qui figure à notre sélection du « coin du spéculateur ».
Notre conseil : conservez Figeac Aero (code : FR0011665280) pour viser un objectif de cours de 18 euros.