Tiffany dit oui à LVMH, qui réalise la plus grosse acquisition de son histoire
Le numéro un mondial du luxe est parvenu à un accord avec Tiffany pour le racheter sur une base de 16,2 milliards de dollars. L’occasion pour le numéro un mondial du luxe de renforcer sa présence en Amérique du nord et sur le segment de la joaillerie. Les marchés apprécient l’opération qui devrait améliorer le bénéfice par action.
La deuxième tentative aura été la bonne pour LVMH. Après le rejet d’une première offre à 120 dollars par action formulé le 15 octobre, Tiffany a accepté de passer dans le giron du numéro un mondial du luxe sur la base d’un prix de 135 dollars par action, valorisant la cible à 16,2 milliards de dollars (14,7 milliards d’euros). Il s’agit donc de la plus grosse acquisition dans l’histoire de LVMH et sa deuxième importante sur le segment de la joaillerie après celle de l’italien Bulgari en 2011 pour 3,7 milliards d’euros. Avec cette opération, le groupe dirigé et contrôlé par Bernard Arnault fait coup double en renforçant sa présence aux Etats-Unis et sur le segment de la joaillerie avec une marque ayant une grande légitimité puisqu’elle a été fondée en 1837. Tout l’enjeu pour LVMH consistera à la redynamiser. Tiffany a en effet vu sa croissance s’affaiblir ces dernières années en raison d’une perte d’image et des difficultés de certains marchés liées à la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis. L’affaire est rentable, mais sa marge opérationnelle est retombée aujourd’hui à environ 18% alors qu’elle évoluait auparavant entre 23% et 25%.
Avec sa puissance de frappe, LVMH a les moyens de redonner un nouvel élan à Tiffany, en lui ouvrant de nouveaux marchés et en ciblant notamment la génération des « millennials » asiatiques. La joaillerie représentera 15% du chiffre d’affaires et 11% du résultat opérationnel contre respectivement 9% et 6% aujourd’hui. Mais avant même de faire jouer les synergies entre les deux groupes, le rachat de Tiffany dans sa configuration actuelle aurait déjà, selon les analystes financiers, un effet positif de près de 5% sur le bénéfice par action du numéro un mondial du luxe. LVMH peut en effet emprunter à des conditions extrêmement favorables au regard de la robustesse de son bilan. A la fin de cette année, l’endettement net du groupe devrait retomber autour de 6 milliards d’euros, soit l’équivalent d’une seule année de cash-flow ou seulement 16% des fonds propres.
Une hausse moyenne de 14% du dividende en cinq ans
Pour optimiser la rentabilité de ses capitaux employés, le groupe n’a que deux possibilités dans cette période de faible taux d’intérêt : réaliser des acquisitions ou/et distribuer plus de cash aux actionnaires. Coté acquisition, LVMH n’a pas été en reste ces dernières années avec le rachat de la marque Christian Dior et le développement d’un pôle hôtelier autour de la chaîne Belmond. En matière de dividendes non plus, LVMH n’a pas été avare. Au titre de l’exercice 2018, le coupon a ainsi progressé de 20% pour atteindre 6 euros par action et sur 5 ans, le taux de progression annuelle ressort à 14%. Le taux de distribution des bénéfices ne peut qu’augmenter en l’absence d’acquisitions majeure sachant que l’acquisition de Tiffany sera financée avec seulement deux années et-demi de cash-flow.
Au-delà de l’intérêt du rachat de Tiffany et de sa solidité financière, LVMH devrait rester un titre recherché des investisseurs pour son excellente visibilité. La croissance organique du chiffre d’affaires s’est maintenue à plus de deux chiffres au cours des derniers trimestres en dépit des événements politiques à Hong Kong et le marché du luxe restera porté par des tendances structurelles comme l’essor des classes moyennes et supérieures dans les pays émergents ou l’engouement des « millennials » pour les produits de luxe. De quoi justifier les niveaux de valorisation désormais supérieurs à la moyenne historique.
Notre conseil : LVMH fait partie de notre sélection de valeurs françaises. Nous restons positifs sur le dossier pour sa visibilité et toutes ses qualités fondamentales. Code Isin : FR0000121014.
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