Altran : que faut-il faire?
Le bras de fer se durcit entre Capgemini, l’initiateur d’une OPA jugée insuffisante sur Altran, et le fonds activiste Elliott, qui avec plus de 10% du capital, invite les minoritaires du leader mondial des services d’ingénierie à ne pas apporter leurs titres à l’offre déjà ouverte. La prime spéculative dont bénéficiait jusqu’à présent le titre Altran a quasiment disparu.
La pression est montée d’un cran entre les deux clans opposés sur l’OPA sur Altran à quelques jours de la décision de la cour d’appel de Paris appelée à se prononcer le 4 décembre sur la suspension ou pas de la date de clôture de l’offre qui n’a toujours pas été fixée, ce qui est le paradoxe du jugement attendu. Rappelons que l’OPA est ouverte depuis le 16 octobre au prix contesté de 14 euros par le fonds activiste Elliott, qui a mandaté l’association des actionnaires minoritaires (l’ADAM), pour porter l’affaire en justice. Le bras de fer entamé cet été est loin de s’achever puisqu’il faudra attendre le 6 février que la cour d’appel de Paris juge sur le fond la validité de l’offre lancée par Capgemini. Reste que Paul Hermelin, le patron du leader mondial des services informatiques et de la transformation digitale des entreprises, est dans son rôle en multipliant les sorties pour défendre le prix proposé et même en jouant la carte du chantage à l’égard des actionnaires d’Altran. Il évoque ainsi la possibilité pour Capgemini de retirer l’offre. Sauf que celle-ci est irrévocable et à moins de ne pas obtenir les 50,1% du tour de table d’Altran, une telle menace ne peut pas être mise à exécution. De son côté, le fonds activiste Elliott continue de maintenir la pression en poursuivant le ramassage des titres Altran sur le marché pour en détenir plus de 10%.
La prime spéculative a quasiment disparue
Alors que doivent faire nos abonnés? Il est vrai que le prix de l’OPA de 14 euros par action n’est pas suffisant. Il est à peine supérieur à ce que valait l’action Altran en juin 2018 avant que celle-ci ne s’effondre en Bourse mi-juillet à la suite des révélations de falsification des bons de commande de la filiale, Aricent, dont l’impact s’est révélé finalement limité. Le problème a été réglé très rapidement et la filiale a renoué dès le second semestre 2018 avec le niveau rentabilité qui était le sien avant l’incident. Dès lors, il aurait été logique que Capgemini offre une prime de changement de contrôle de l’ordre de 30% sur la base des cours de juin 2018 (13,50 euros), ce qui aurait conduit à un prix de 17,50 euros. Autre approche démontrant la sous-évaluation de l’offre : Altran se paie moins cher que son concurrent Alten (10,7 fois la valeur d’entreprise sur l’excédent brut d’exploitation estimé pour cette année contre 12,9 fois pour Alten) alors que le prix proposé par Capgemini est censé intégrer une prime.
Pour autant, nos abonnés doivent savoir que la démarche d’Elliott pour obtenir un relèvement du prix prendra du temps et qu’ils devront, par conséquent, s’armer de patience pour obtenir 2 à 3 euros de plus. La question est de savoir si le jeu en vaut la chandelle? Autrement dit, nos abonnés doivent-ils immobiliser des liquidités pendant deux à trois ans ou ont-ils plutôt intérêt à les allouer à d’autres dossiers. Nous penchons pour la deuxième solution et la réduction observée ces derniers jours de la prime spéculative sur Altran montre que le marché partage la même analyse.
Notre conseil : apportez les titres Altran à l’OPA à 14 euros (code : FR0000034639)
Conseils sur Altran
Tous les conseilsAltran : dernière chance d’apporter vos titres
La Cour d'Appel de Paris a débouté en fin de semaine dernière l'Association de Défense des Actionnaires Minoritaires (Adam) de son action en nullité à l'encontre de l'OPA lancée par Capgemini sur Altran. Réouverte depuis le 16 mars, l'offre sera close le 27 du même mois et le fonds Elliott va apporter ses titres.
Altran aux mains de Capgemini
Le leader des services informatiques a réussi son OPA sur Altran en obtenant 53,57% du capital à l'issue de l'OPA réalisée à un prix de 14,50 euros par action et close le 22 janvier.
Altran : Capgemini offre une porte de sortie aux arbitragistes
A 5 jours de la clôture de l'OPA controversée sur Altran prévue le 22 janvier, Capgemini accepte finalement de relever à la marge son prix à 14,50 euros. Un geste qui ne modifie pas la rentabilité financière de l'opération mais qui permet aux fonds arbitragiste de sortir sans perte.
L’OPA sur Altran clôturée en janvier?
Dans le bras de fer judiciaire entre Capgemini et le fonds activiste Elliott, la Cour d'appel de Paris a rejeté le recours en sursis déposé par l'Adam pour le compte du fonds Elliott. L'AMF a fixé au 22 janvier la date de clôture de l'OPA lancée à 14 euros. En attendant un jugement sur le fond en mars.