Bigben : une déception à relativiser
La contreperformance des activités mobiles au troisième trimestre a servi de prétexte à des prises de bénéfices appuyées. Le principal catalyseur du dossier reste malgré tout le pôle gaming qui se porte bien et va bientôt s’introduire en bourse.
Changement de rythme pour Bigben sur le troisième trimestre de son exercice 2019/2020. Alors que l’activité avait progressé de près de 20% sur le premier semestre, elle n’a avancé « que » de 6,3% sur la période. En cause un coup de frein brutal sur les accessoires pour mobiles qui représentent environ 40% des facturations du groupe. La direction évoque un marché atone dans l’attente d’un calendrier de déploiement en France des nouvelles licences 5G. Pour le reste, la tendance est toujours aussi dynamique, notamment pour le pôle gaming (jeux vidéo et accessoires pour les jeux vidéo) regroupé dans la filiale Nacon, dont les ventes ont augmenté de 16,4% au troisième trimestre après voir bondi de 31,3% sur le premier semestre. Il faut y voir l’impact positif des lancements de plusieurs jeux, dont Bee Simulator et Farmer’s Dynasty, et la montée en puissance des ventes digitales qui représentent 70% du chiffre d’affaires jeux. Du côté des accessoires, la tendance (+6,8%) a été soutenue par la sortie de la manette Revolution Pro Controller 3 pour PS4, malgré le ralentissement des ventes de PS4 dans l’attente de la sortie de la PS5. Le troisième pôle de Bigben, regroupant les activités audio, n’a pas été en reste au troisième trimestre avec une croissance de 19,5% portée par le lancement de la gamme d’enceintes diffuseurs d’huiles essentielles bio AromaSound.
Au final, le groupe a pu confirmer ses objectifs annuels visant un chiffre d’affaires compris entre 270 et 290 millions d’euros et une marge opérationnelle courante de 11%. Le bénéfice pourrait dans ces conditions osciller autour de 22,5 millions d’euros (+25%). Une prévision capitalisée modestement 12,3 fois sur la base des cours actuels. Après la baisse de 10% du cours de l’action en deux jours (la correction a été d’autant plus rude que le titre avait effectué un brillant parcours en 2019), le dossier redevient donc bon marché. Surtout si l’on considère que Bigben a vocation à devenir de plus en plus un éditeur de jeux vidéo. L’introduction en bourse du pôle gaming en vue d’une accélération de sa croissance est toujours envisagée en fonction des conditions de marché. Elle constitue le principal catalyseur à court terme et devrait apporter des éléments de valorisation intéressants pour l’ensemble du groupe Bigben.
Bolloré en embuscade avec 20,3% du capital
Grâce à la montée en puissance du gaming et des ventes digitales de jeux, les perspectives apparaissent toujours aussi favorables et crédibilisent les objectifs à moyen terme du groupe. Il s’agit de hisser le chiffre d’affaires à 350 millions d’euros et la marge opérationnelle courante à plus de 12% à l’horizon 2021/2022. Dans une telle hypothèse, le multiple de capitalisation retomberait en dessous de 10 fois, ce qui est faible alors que la situation financière reste sous contrôle (endettement net estimé à moins de 30% des fonds propres pour l’exercice 2019/2020). La présence de Bolloré au capital (20,3%) confère en outre au dossier une dimension spéculative dans la mesure où Vivendi, autre entité évoluant dans le giron de Bolloré, n’a jamais caché sa volonté de se renforcer sur le segment des jeux vidéo.
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