Eiffage soigne ses actionnaires
Ce cinquième acteur européen du BTP et des concessions a bouclé un dernier exercice de qualité avec un résultat opérationnel courant un peu supérieur aux attentes et se montre confiant sur ses perspectives grâce à un solide carnet de commandes dans la construction. De quoi soigner ses actionnaires.
Eiffage coche tous les cases de ce que les investisseurs recherchent dans un environnement chahuté et sans boussole : sécurité et visibilité. Sans surprise, les comptes du dernier exercice sont très satisfaisants avec un résultat opérationnel un peu meilleur que prévu (1,96 milliard estimé), en croissance de 8% à 2 milliards, à partir d’un chiffre d’affaires en hausse de 9,4% en données publiées et de 7,7% à périmètre et change constants. La performance reflète une quasi stabilité de la marge à 11,1% acquise grâce à une amélioration de 0,9 point de la rentabilité du pôle concessions ressortie à un niveau très élevé de 49,7% et au maintien d’une marge très correcte de 3,6% dans la branche contracting. L’autre source de satisfaction concerne la forte génération de flux nets de trésorerie de 1,3 milliard (contre 1 milliard en 2018), confirmant la pertinence du business model du groupe basé sur la complémentarité des métiers du bâtiment avec celui des concessions (autoroutes, stades, ponts) dont les revenus offrent une très forte récurrence. La stratégie a continué d’être déployée l’an dernier avec des développements importants dans les concessions. Le groupe a ainsi racheté en fin d’année dernière 50% du capital de l’aéroport de Toulouse, s’est vu attribuer la gestion de la plateforme de Lille et a obtenu la concession de la Route Centre-Europe Atlantique. Enfin, son entrée fin 2018 à concurrence de 5% au tour de table de Getlink (ex-Eurotunnel) sur la base d’un cours moyen de 11,11 euros constitue également un très bon placement avec une plus-value potentielle de 122,28 millions acquise en un peu plus d’un an.
Une hausse de 16,7% du dividende
Même si la progression de 2% du carnet de commandes a ralenti en fin d’année dernière et souffre d’une base de comparaison défavorable (+15% fin 2018), son volume record de 14,2 milliards offre une excellente visibilité et équivaut à près de 1 an de chiffre d’affaires dans le contracting (construction, énergie et infrastructure). Le groupe table donc sur une nouvelle année de croissance de son activité et de ses profits mais en précisant que son rythme ne sera sans doute pas aussi fort que l’an dernier. Preuve de cette confiance dans la visibilité du groupe, il a été décidé de proposer à la prochaine assemblée générale du 22 avril une augmentation sensible (+16,7%) du dividende à 2,80 euros par action. A 12,6 et 11,7 fois les profits estimés pour cette année et 2021, le titre n’est pas cher au regard d’un ratio moyen de 13,6 f ois observé sur les dix dernières années. Mais compte tenu de la forte aversion aux risques sur les marchés, il convient de ne pas se précipiter et d’attendre un reflux significatif autour de 95 euros comme point d’entrée sur ce très beau dossier.
Notre conseil : Attendre un repli à 95 euros pour acheter Eiffage (code : FR0000130452) pour viser un objectif de cours de 110 euros.
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