Vers un retrait de la cote d’Exel Industries ?
Ce spécialiste des pulvérisateurs agricoles et industriels multiplie les mesures d’économies en vue d’absorber le choc économique lié à l’épidémie de Covid-19. Face aux difficultés persistantes de la société, la thèse d’une sortie de la Bourse se renforce.
L’information n’est pas passée inaperçue. Dans un courrier adressé à l’Autorité des Marchés Financiers, la société par actions simplifiée Exel, contrôlée par Patrick Ballu, a déclaré détenir, à la date du 7 avril dernier, 4 781 750 actions Exel Industries, représentant 70,45% du capital et 75,65% des droits de vote de cette dernière société. En clair, le président de la société a profité du krach boursier des dernières semaines pour effectuer des emplettes sur le marché. Avec sa famille, il contrôlait en début de semaine dernière 83,80% du tour de table et plus de 90% des droits de vote. Le flux acheteur constant de Patrick Ballu accrédite l’idée d’un retrait de la cote. Car le flottant ne représente plus qu’un peu plus de 16% du capital. De plus, le spécialiste des pulvérisateurs destinés aux marché agricole, industriel, et grand public connaît des problèmes conjoncturels. A telle enseigne que la famille Ballu n’aurait pas à proposer une prime très généreuse pour convaincre les actionnaires minoritaires d’apporter à une offre, le cas échéant. Rappelons que, depuis l’entrée en application de la loi Pacte, le seuil au-delà duquel une procédure de retrait obligatoire devient possible est désormais fixé à 90% du capital. Or la famille Ballu n’en est plus très loin.
Une visibilité qui se dégrade un peu plus
Au-delà de la dimension spéculative liée à ce possible épilogue, le dossier Exel Industries dispose-t-il d’atouts suffisants pour retenir l’attention des investisseurs dans le contexte actuel ? Nous ne le pensons pas. Car l’épidémie de coronavirus assombrit davantage les perspectives de la société. La fermeture des magasins de grande distribution prive la firme champenoise d’importants débouchés pour ses produits grand public. Qui plus est pire moment de la saison alors que les consommateurs ont pour habitude de s’équiper au printemps. La pandémie n’arrange pas non plus les affaires des deux autres branches d’activités, notamment la Pulvérisation Industrielle qui enregistre des décalages de projets dans l’automobile. En Pulvérisation Agricole, si la demande ne faiblit pas, le confinement perturbe la production, actuellement au ralenti. Exel Industries n’avait pas besoin de cela. Au regard de l’âpreté du contexte concurrentiel et du durcissement de la réglementation dans l’utilisation des produits phytosanitaires, ses débouchés agricoles connaissaient déjà un coup de mou avant l’épisode épidémique. Au point de devoir lancer un plan de réduction de ses coûts. Face à la nouvelle donne, le groupe familial est contrait d’accentuer sa frugalité. Les investissements et dépenses sont gelés au maximum, le but étant de préserver la trésorerie en attendant des jours meilleurs. Le scénario d’un redressement rapide n’est ainsi plus de mise. Pour envisager une éclaircie, il faudra sans doute attendre 2021, voire plus probablement 2022. Pas de quoi inciter à se précipiter.
Notre conseil : conservez Exel Industries en portefeuille, sans chercher à renforcer puisque la perspective d’un redressement des résultats s’éloigne. Code Isin : FR0004527638.
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