Herige : des pertes prévisibles?
Ce distributeur vendéen risque de se trouver en difficulté cette année après un début d’année compliqué et un deuxième trimestre qui s’annonce catastrophique. Déjà tendue, la situation financière va encore se dégrader et un prêt garanti a été sollicité. Le titre n’est pas cher mais trop risqué.
Contrôlé à 62,1% par les familles Caillaud et Robin, Herige, qui commençait à peine à profiter des bienfaits d’une profonde restructuration après deux exercices difficiles en 2014 et 2015, doit maintenant affronter la crise sanitaire. Obligé à partir de la mi-mars de fermer temporairement ses points de vente de négoce et ses sites de fabrication de menuiserie industrielle et pénalisé au niveau de son activité de béton industriel par l’arrêt des chantiers de ses clients, ce distributeur vendéen de matériaux de construction a vu son chiffre d’affaires chuter de 14,6% à 132,8 millions. Des mesures de chômage partiel, de basculement d’une partie des équipes en télétravail et des réductions de coûts ont été immédiatement mises en oeuvre pour amortir l’impact de cet effondrement de l’activité mais le groupe avertit d’un deuxième trimestre encore plus difficile. Outre l’effet sur un mois plein en avril de l’arrêt total de l’activité suite au confinement, les chantiers peinent à redémarrer en ce début du mois de mai. Les experts du bureau d’études de Portzamparc pronostiquent une contraction importante de 43,5% du chiffre d’affaires sur le seul deuxième trimestre et de 14,6% du volume de facturations sur l’ensemble de son exercice. Celui-ci pourrait atteindre 540,3 millions (le consensus Factset est même moins ambitieux à 532,8 millions) mais ne devrait pas suffire à absorber la structure de charges pourtant allégée puisque le marché table sur une légère perte opérationnelle courante de 0,8 million et sur un déficit après impôt de 3,3 millions.
Encore trop risqué malgré la décote sur les fonds propres
Déjà tendue avec un endettement net équivalent en fin d’année dernière à 75% des fonds propres, la situation financière d’Herige devrait encore se dégrader. Pour conserver un volume de liquidité suffisant, elle a été contrainte de solliciter un prêt garanti par l’Etat et de suspendre bien évidemment la distribution du moindre dividende. En recul de 22% depuis le début de l’année, le titre intègre une bonne partie du manque de visibilité en affichant une décote de 30% sur les fonds propres de l’entreprise. En prenant l’hypothèse d’une reprise du marché du bâtiment dès 2021, l’action se paie 6,9 fois les profits estimés pour l’an prochain. Pourtant trop d’incertitudes pèsent encore sur le rythme du redémarrage de la conjoncture pour prendre le risque d’ores et déjà de se positionner sur ce dossier.
Notre conseil : restez à l’écart d’Herige (code : FR0000066540).
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