Vallourec : la double peine
Grâce à son plan de restructuration et d’économies, ce leader mondial des tubes sans soudure à destination d’industrie pétrolière a limité la casse en ce début d’année mais la chute des prix du baril et des investissements des compagnies réduise sérieusement les perspectives au moment où le groupe a besoin de solliciter ses actionnaires pour renflouer son bilan.
Vallourec est dans une situation peu enviable, pénalisé à la fois par la crise pétrolière, un secteur sur lequel le groupe réalise l’essentiel de son chiffre d’affaires (72%) en fournissant aux compagnies des tubes sans soudure nécessaires aux forages des puits et par le krach boursier observé sur les marchés actions depuis la mi-février qui l’empêche pour l’instant de lancer l’augmentation de capital de 800 millions dont la société a besoin pour renflouer un bilan tendu. Reste que les multiples efforts de restructuration et d’optimisation de la structure de coûts entrepris depuis de la précédente crise pétrolière entre 2014 et 2016 porte ses fruits puisque le groupe est parvenu au premier trimestre à stabiliser son excédent brut d’exploitation à 68 millions (contre 67 millions un an auparavant) alors que dans l’intervalle le chiffre d’affaires s’est très sensiblement contracté de 16,8% à 853 millions en raison du recul de l’activité pétrolière (-17,1%). Dans le détail, celle-ci provient du marché américain toujours beaucoup plus rapide à s’adapter à l’évolution des prix du baril que les autres zones géographiques : Brésil et Europe-Moyen Orient. Aux Etats-Unis, les compagnies locales ont déjà réduit de 54% les puits de forage par rapport à la fin de l’année dernière. Il n’en restait plus que 374 au 8 mai. Ailleurs (Brésil et Europe-Moyen Orient), Vallourec dispose encore de visibilité sur les prochains mois grâce au carnet de commandes à livrer. Ce n’est qu’à plus long terme que l’ajustement en baisse des investissements des compagnies se fera sentir.
Le regroupement d’actions effectif le 25 mai
Raison pour laquelle le groupe risque d’être confronté à une poursuite de la baisse de son chiffre d’affaires au cours des prochains trimestres, sauf à envisager un redressement spectaculaire des prix du baril à plus de 50 dollars. En attendant, l’entreprise continue de faire des pertes (au niveau opérationnel et après impôt) et de consommer des liquidités et de creuser son endettement net. La saisonnalité n’est guère favorable en début d’année et le groupe a ainsi brûlé au premier trimestre 181 millions de trésorerie (contre 159 millions un an plus tôt). A fin mars, son passif s’élevait à 2,26 milliards pour des fonds propres de seulement 1,64 milliard. A ce stade, il n’est pas certain que le consensus des analystes financiers a achevé le travail d’ajustement des prévisions puisqu’il table pour cette année sur une stabilité de l’endettement net à un peu moins de 2 milliards et à une légère aggravation de la consommation de liquidité (77 millions contre 41 millions l’an dernier). Côté compte de résultat, l’excédent brut d’exploitation est anticipé en retrait de 30% à 242 millions à partir d’une contraction de 23% du chiffre d’affaires à 3,22 milliards. Le résultat net devrait quant à lui ressortir en perte de 292 millions.
Il nous paraît très hasardeux au regard de la crise pétrolière et du manque de visibilité du marché actions en général de s’intéresser au dossier, même à titre spéculatif. Préalablement au lancement de l’augmentation de capital, le regroupement d’actions à raison de 1 nouveau titre pour 40 actions anciennes sera effectif le 25 mai et devrait mécaniquement faire ressortir le cours de bourse autour de 39 euros mais le groupe aura bien du mal dans le contexte actuel à persuader les investisseurs d’injecter 800 millions d’argent frais.
Notre conseil : restez à l’écart de Vallourec (code : FR0000120354)
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