Suez va faire monter les enchères
Suez n’a pas tardé à réagir à l’OPA proposée par Veolia à un prix de 15,50 euros en adressant une fin de non recevoir. Les regards se tournent désormais vers l’actionnaire de référence, Engie, qui pourrait jouer les rôles d’arbitre pour exiger de nouvelles garanties sur le plan social et un relèvement du prix de l’OPA. A moins que Suez lui présente un chevalier blanc.
En moins de 24 heures, l’OPA lancée par Veolia sur Suez au prix de 15,50 euros prend des allures de bataille boursière. Suez a en effet immédiatement rejeté la proposition de rachat de son concurrent direct et leader mondial des services à l’environnement, arguant que le projet était, dans le contexte actuel de fortes incertitudes liées à la crise sanitaire, destructeur de valeur à la fois sur le plan social et financier. Le numéro deux mondial et filiale à 32% d’Engie a réaffirmé toute sa confiance dans les vertus de son plan de transformation « Suez 2030 » visant à en faire un acteur clé de l’environnement durable grâce à des compétences renforcées sur les métiers à forte valeur ajoutée du recyclage des déchets et du traitement et de la distribution d’eau. Pour l’instant muet sur l’opération, Engie, l’actionnaire de référence de Suez avec 32% de son tour de table, devrait jouer son rôle d’arbitre en obtenant de la part des équipes d’Antoine Frérot, le patron de Veolia, davantage de garanties de sauvegarde de l’emploi.
Une prime de 50% pas si généreuse….
Et surtout un relèvement du prix de l’OPA. Car même si celui-ci à 15,50 euros par action reflète une prime très généreuse de 50% par rapport à un cours moyen des trois derniers mois, la période de référence prend en compte les effets dépressifs de la crise sanitaire sur l’action Suez. Il valorise le groupe à une valeur d’entreprise de 7,4 fois l’excédent brut d’exploitation estimé pour cette année (c’est à dire en intégrant les dommages de la crise sanitaire du premier semestre) à 7,4 fois et 6,6 fois pour 2021. Un ratio parfaitement en ligne avec le multiple moyen de 7,5 fois observé sur la période 2015-2019 et qui n’intègre pas, par conséquent, de prime de prise de contrôle sur Suez. Engie ne manquera pas, par ailleurs, de rappeler aux équipes de Veolia qu’il avait participé en mai 2017 à l’augmentation de capital de sa filiale de 750 millions à un prix de 15,80 euros et qu’il attend donc un effort financier supplémentaire du leader mondial pour lui céder sa participation dans Suez. A moins que ce dernier ne lui présente un autre prétendant (fonds d’investissement ou acteur industriel) capable de lui proposer un projet alternatif au moins aussi intéressant financier. De quoi alimenter une bataille boursière autour de la prise de contrôle de Suez pour le plus grand bénéfice des actionnaires du groupe français.
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