Lagardère, la spéculation continue de plus belle
Le titre du groupe de médias n’en finit pas de flamber. Vivendi s’est déclaré en mesure de racheter les parts d’Amber Capital et de lancer dans la foulée une OPA. Rien de tel pour alimenter la spéculation, même si le statut de commandite de Lagardère protège le groupe d’une offre hostile.
La partie de poker menteur autour de Lagardère continue. Ce qui a pour effet de soutenir le titre qui s’est ainsi adjugé plus de 45% au cours du dernier mois. Il s’échange désormais au-dessus de 24 euros.
Le dernier rebondissement de ce feuilleton qui secoue le microcosme du capitalisme parisien depuis quelques mois est venu de Vivendi. Le groupe spécialisé dans les médias a déclaré à l’AMF vouloir poursuivre ses achats de titres, et être « en mesure » de se porter acquéreur des actions du fonds d’investissement Amber Capital, son allié. Auquel cas, il s’est dit prêt à assumer ensuite son obligation de dépôt d’une offre publique.
Il n’en fallait pas plus pour relancer la spéculation sur le titre. Vivendi est le premier actionnaire de Lagardère avec 26,7% du capital tandis qu’Amber Capital détient 19,93% des actions.
La question est de savoir à quoi servirait le lancement d’une OPA dans la mesure où le statut de commandite de Lagardère protège a priori la société d’une offre hostile. Elément que Vincent Bolloré connaît parfaitement.
A moins que le sort de la commandite soit en train d’être scellé. Selon le magazine Capital, Bernard Arnault, qui a pris 27% de la holding personnelle d’Arnaud Lagardère en échange de 80 millions d’euros et plus de 5% du groupe Lagardère, négocierait avec le gérant commandité l’abandon de ce statut en échange d’une contrepartie en titres. Le magnat du luxe se serait aussi engagé à garder le groupe Lagardère en l’état.
Du coup, avant de s’asseoir à une hypothétique table des négociations, Vivendi mettrait un « coup de pression » aux autres parties prenantes. Histoire d’affirmer ses velléités.
Pour l’heure, aucune nouvelle déclaration de franchissement de seuil n’a été publiée, et nul ne sait qui de Bernard Arnault ou de Vivendi achète des titres.
Le prochain épisode est fixé au 14 octobre prochain, date à laquelle le tribunal de commerce doit rendre sa décision au sujet de la demande de Vivendi et d’Amber d’obtenir des sièges au conseil de surveillance de Lagardère. A moins que d’ici là un nouveau rebondissement intervienne.
Notre conseil : Nous avions conseillé de renforcer les positions sur le titre Lagardère au mois de juillet à 11,80 euros. En bonne gestion, nous avions recommandé ensuite de le vendre le jeudi 1er octobre à l’ouverture, soit à 21,18 euros. Ceux qui ont suivi ce conseil pourront revenir sur la valeur en cas de forte baisse, sous 20 euros, les autres la conserveront (code : FR0000130213).
Conseils sur Lagardère
Tous les conseilsLagardère : les résultats s’améliorent et la dimension spéculative demeure
Profitant de la reprise du trafic aérien, le groupe spécialisé dans l’édition et les commerces sur les lieux de voyage renoue avec des résultats records. La fin de l’OPA de Vivendi prévue l’an prochain pourrait inciter ce dernier à faire évoluer le périmètre.
Lagardère : un actif stratégique pour Vivendi ?
Le groupe d’édition et de travel retail constituera finalement un des piliers de la stratégie future de Bolloré mais son périmètre pourrait évoluer, tout comme le tour de table aujourd’hui, contrôlé majoritairement par Vivendi. Un retrait de la cote sur les mêmes conditions que la dernière OPA ne peut être exclu à terme.
Lagardère, pas d’OPA de Vivendi dans l’immédiat
Déjà actionnaire de 60% de Lagardère, Vivendi étend jusqu'à mi-juin 2025 la période d'exercice des droits de cession des actions Lagardère à un prix de 24,10 euros. Le reste du capital (18% des titres) ne se verra pas offrir une porte de sortie pour l'instant. Raison pour laquelle le titre Lagardère est décoté.
Lagardère pour le rendement et sa dimension spéculative
Sans que l'on puisse anticiper précisément à quel horizon interviendra le rachat par Vivendi des 18% du capital de Lagardère non encore contrôlés, le groupe n'est pas cher et devrait continuer de verser un dividende généreux offrant un rendement de 6%.