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Nexity, les raisons de la défiance

Malgré une très faible valorisation (sous les fonds propres de la société) et la perspective d’un rendement supérieur à 7%, le titre de ce leader français de la promotion immobilière demeure sous pression en bourse. La faute à l’allongement des démarches administratives et à la lenteur des mairies dans la délivrance des permis de construire qui vont peser sur l’offre et les réservations de logements.

LNC Pixabay.com
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Recommandé le 11 août sur ce site en « conseil du jour » à 28 euros, le titre Nexity continue d’être durablement déprimé avec un repli de 40% de son cours de bourse depuis le début de l’année. Logiquement pénalisé au deuxième trimestre par la période de confinement qui s’était traduite par l’arrêt des chantiers de promotion et la fermeture des agences immobilières, le groupe a dévoilé fin juillet un résultat opérationnel courant en recul de 60% à 50,2 millions à partir d’un chiffre d’affaires en retrait de 6,7% à 1,71 milliard tandis que le résultat net est parvenu à rester positif à hauteur de 8,2 millions. L’indicateur avancé des réservations, qui conditionne le chiffre d’affaires à 18 mois du groupe, n’avait pas été aussi mauvais. Stable en nombre de lots avec 9451 appartements, le volume des réservations avait même légèrement progressé de 5% en valeur pour s’établir à 2,02 milliards, consolidant ainsi un carnet de commandes de 5,7 milliards en augmentation de 11% et offrant une excellente visibilité avec 1,5 année de chiffre d’affaires dans la promotion de logements. Sauf que cette performance commerciale du premier semestre a pu être réalisée avec le concours de CDC Habitat qui a d’ores et déjà préempté auprès de Nexity 2686 logements. Sans cet achat en bloc, les réservations, auraient baissé de 28% au premier semestre. 

Un bilan tendu

Mais le plus inquiétant pour le marché concerne l’absence de perspectives de redressement des réservations sur la seconde partie de l’année et sur le début de 2021. Pourquoi? Tout simplement en raison de conditions d’obtention de crédit plus exigeantes mais surtout de l’allongement des démarches administratives et des retards en mairie dans l’étude des permis de construire. Résultats, les promoteurs n’ont plus de stocks à vendre et Nexity table pour cette année sur un volume de 20.000 réservations impliquant encore un recul de 10% à 15% au second semestre. La bonne nouvelle est l’accord scellé avec la foncière de bureaux Gecina pour créer une joint-venture, contrôlée à 60% par Nexity et à 40% par la foncière pour y développer 4000 logements sur une durée de quatre ans, ce qui offre un débouché important au promoteur français. A très court terme, la tendance de l’exercice 2020 dépendra de la signature au dernier trimestre d’un important projet de 1 milliard situé à la Garenne Colombes destiné à abriter l’éco-campus d’Engie. Mais là encore rien n’est sûr en raison des délais administratifs et le risque d’un décalage de l’officialisation du projet sur la première partie de 2021 n’est pas à écarter. Les experts du bureau de recherche de Gilbert Dupont considèrent le consensus de marché trop optimiste et préfèrent retenir pour cette année un résultat opérationnel courant de 202 millions (contre 353 millions en 2019) et un bénéfice net de 69 millions (contre 161 millions l’an dernier) à partir d’un chiffre d’affaires de 4,32 milliards (contre 4,49 milliards en 2019). Au-delà, le broker n’envisage pas pour Nexity de retour à une marge opérationnelle courante d’avant crise (7,9%) avant au moins 2022. Reste la question du dividende qui constitue un des atouts du dossier. Le groupe sera-t-il en mesure de reconduire l’an prochain un coupon de 2 euros par action compte tenu d’un bilan tendu puisque l’intégration de la nouvelle norme comptable IFRS 16 a fait bondir l’endettement net au-dessus des fonds propres de la société (2,11 milliards pour une situation nette de 1,71 milliard). Pour autant, les cadres dirigeants de Nexity, qui sont les premiers actionnaires du promoteur avec 14,6% du capital, ont besoin d’une politique de distribution généreuse pour rembourser les dettes du holding. Par conséquent, le titre devrait continuer à servir un rendement attractif et très supérieur à celui du marché. Raison pour laquelle nous considérons la décote boursière de 13% sur les fonds propres de Nexity comme excessive et recommandons à nos abonnés de conserver leur position et de faire preuve de patience.

Notre conseil : conservez Nexity (code : FR0010112524) pour viser un objectif de cours de 32 euros

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