Saint-Gobain, une valeur liée à la transition énergétique en retard
Dans un marché chahuté, le thème de la transition énergétique devrait rester porteur. La moitié de l’activité du fabricant français de matériaux de construction est liée à la rénovation énergétique des bâtiments, un marché soutenu par les plans de relance verte européens. La Bourse n’en tient pas suffisamment compte.
Le thème de la transition énergétique et écologique devrait rester porteur en dépit des incertitudes qui planent sur la reprise économique, et des soubresauts de la Bourse. De nombreuses valeurs ont déjà largement profité de son attrait auprès des investisseurs. Ce n’est pas le cas de Saint-Gobain. Le titre du fabricant de matériaux de construction reste à la traîne avec un repli de près de 10% depuis le début de l’année. Son activité devrait être soutenue à court et moyen terme par les plans de relance mis en œuvre un peu partout en Europe qui comportent un volet important consacré à la rénovation énergétique des bâtiments et à la construction durable. Des domaines pour lesquels le groupe français propose des solutions innovantes.
La publication du chiffre d’affaires du troisième trimestre a d’ailleurs donné l’occasion au marché de redécouvrir la valeur. Ses ventes se sont élevées sur la période à 10,13 milliards d’euros, en repli de 6,2% et en hausse de 3,2% à périmètre et taux de change constants, ce qui a porté le montant cumulé des facturations à fin septembre à 27,9 milliards en recul de 14,1% et de 7,2 à données comparables. Le groupe a constaté un retour à la normale dans la plupart des pays sur la période allant de juillet à septembre qui s’est concrétisé par des volumes en progression (+ 2,3%) et des hausses de prix (+ 0,9%).
Une activité tirée par la rénovation des bâtiments
Pour la suite de l’exercice, Saint-Gobain se montre relativement confiant, en dépit de la propagation de la pandémie. Le marché de la rénovation, qui représente la moitié de ses ventes, devrait rester bien orienté. Son programme d’économies de coûts, qui portait sur un montant de 250 millions d’euros, sera atteint à la fin de l’année avec un an d’avance. Tandis que les mesures de réduction des coûts supplémentaires mises en place pour s’adapter à la crise rapporteront 200 millions en année pleine en 2021. Le groupe a ainsi révisé à la hausse ses prévisions : il table pour le second semestre sur une progression du résultat d’exploitation à structure et taux de change comparables. L’optimisation de son portefeuille se poursuit par ailleurs (il est toujours à la recherche d’un acheteur pour Lapeyre), ce qui accroit la cohérence du groupe, et sa profitabilité. L’objectif d’une hausse de la marge d’exploitation de 100 points de base en 2021 par rapport à 2018 (7,7%) est aussi maintenu, sous condition d’un retour à la normale des volumes. Au regard de ses perspectives de développement, de son portefeuille de produits destinés à l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments, de son bilan sain, mais aussi de ses progrès opérationnels, le groupe ne nous semble pas bien valorisé. Le titre capitalise à peine 11,6 fois le bénéfice net estimé (1,66 milliard d’euros) pour 2021. A titre de comparaison, le PER 2021 du groupe irlandais de matériaux de construction, Kingspan, spécialisé dans les solutions d’isolation verte, ressort à 35 fois. Saint-Gobain est clairement en retard, même si le groupe français ne peut prétendre à de tels niveaux de valorisation en raison d’une plus grande diversité de ses activités.
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