Herige va profiter de la bonne orientation du marché de la construction/rénovation
Le nouveau confinement ne concerne pas le secteur de la construction. En conséquence, l’activité du spécialiste vendéen du négoce de matériaux de construction devrait poursuivre son redressement, grâce notamment au plan de relance du gouvernement. Le titre est faiblement valorisé.
Les mesures de reconfinement prises pour freiner la propagation de l’épidémie pourraient faire replonger l’économie dont le rebond estival marquait déjà le pas. Néanmoins, elles sont plus souples qu’au mois de mars dernier, et un certain nombre de secteurs peuvent poursuivre leur activité. C’est le cas des marchés de la construction et de la rénovation. Ces derniers ont bénéficié d’un effet de rattrapage au cours de l’été, et ce retour à la normale devrait continuer dans les mois qui viennent. Selon la fédération des artisans du bâtiment (la CAPEB), les carnets de commandes dans le bâtiment sont en nette augmentation. Sans compter que les activités de rénovation devraient être soutenues par le plan de relance du gouvernement dont un volet important concerne l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments. Quant aux travaux publics, le retard pris dans le lancement des chantiers et des appels d’offre en raison du report à la fin juin du second tour des élections municipales et de l’arrivée de nouvelles équipes municipales s’atténue progressivement. Parmi les valeurs du secteur de la construction, Herige, le distributeur vendéen de matériaux de construction, implanté essentiellement dans le Sud-Ouest, mérite de l’attention. Tous ses sites (points de vente, centrales à béton et usines) sont ouverts. Du coup, le redressement de son activité observé au troisième trimestre devrait suivre son cours.
Une valorisation faible même pour un distributeur spécialisé
Son chiffre d’affaires a en effet progressé sur la période allant de juillet à septembre de 11,3% (et de 9,1% à périmètre comparable) pour s’élever à 160 millions d’euros, et ce malgré un impact calendaire défavorable. Toutes les branches du groupe ont renoué avec la croissance : le négoce a crû de 11,8% à périmètre comparable, porté par les activités TP et de gros œuvre dans la construction, le béton de 14,5%, et la menuiserie industrielle de 9,3% en dépit de l’arrêt d’un site durant deux mois. Sur les neuf premiers mois de l’exercice le montant des facturations a atteint 431,9 millions d’euros en recul de 8% (et de 9,4% à données constantes). Fort de ces résultats, le groupe se dit confiant dans sa capacité à limiter l’impact de la crise sur sa rentabilité et sa trésorerie, les deux points sensibles pour un distributeur spécialisé. Sur l’ensemble de l’exercice, le repli du chiffre d’affaires pourrait être limité à 5,5% (à 588 millions d’euros), et grâce à une bonne résilience de la rentabilité, le bénéfice net atteindre 6,1 millions d’euros (contre 7,5 millions en 2019). En 2021, dans l’hypothèse d’un retour à la normale du secteur de la construction, le résultat net pourrait s’élever, à partir d’un montant estimé des ventes de 640 millions d’euros, à 11,7 millions. Des prévisions que le titre capitalise respectivement 10,1 et 5,6 fois. Des niveaux très modérés, même si les ratios de valorisation d’Herige n’ont jamais été très élevés. Ils ne tiennent pas compte du potentiel d’appréciation des résultats du distributeur vendéen.
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