Parmi les valeurs dites « vertes » de la cote parisienne figure ce petit producteur de gaz et d’électricité dont le parcours boursier, avec un gain de près de 15% depuis le 1^er janvier et de 40% sur un an, est plutôt enviable. La Française de l’Energie extrait et valorise le gaz contenu dans les anciennes mines de charbon (le fameux grisou) pour le distribuer localement dans le cadre de circuits courts ou pour le transformer en électricité grâce à la cogénération. Cette activité bénéficie de barrières à l’entrée à la fois technologiques et administratives, il est en effet nécessaire de posséder des permis d’exploitation sécurisés pour les bassins miniers concernés. Ses installations sont localisées dans les Hauts-de-France, en Belgique et dans le Grand-Est. Il s’agit d’un petit acteur encore en phase de développement, mais son activité monte en puissance. Son chiffre d’affaires s’est ainsi élevé au cours du premier semestre de l’exercice 2020/2021 (qui sera clos le 30 juin prochain) à 4,02 millions d’euros, en léger repli de 4%. L’excédent brut d’exploitation a atteint sur la période 0,9 million, en hausse de 27%, faisant ressortir une marge brute d’exploitation de 23%, et le résultat opérationnel s’est élevé à 287.000 euros (+ 156%), soit une marge opérationnelle de 7%. Quant au bénéfice net part du groupe, il reste encore limité, à 102.000 euros.

Des objectifs à horizon 2022 confortés

Surtout, le groupe possède de nombreux projets de développement qui vont alimenter la croissance de son activité au cours des prochains mois. Cinq nouvelles unités de cogénération seront mises en production dès l’été prochain sur les sites d’Avion et d’Anderlues pour une capacité de production totale de 3 MW dans les Hauts-de-France et de 4,5 MW en Wallonie. Toujours en Belgique, de nouvelles unités de cogénération seront installées sur une ancienne concession minière proche de Charleroi que le groupe vient d’acquérir. Il étudie aussi la meilleure manière de valoriser ses réserves de gaz en Lorraine sous forme d’hydrogène décarboné. Enfin, la construction de sa première centrale solaire devrait démarrer d’ici à la fin de l’année (il a remporté en fin d’année dernière un appel d’offre auprès de la CRE). D’une puissance de 15 MW, elle sera installée en Moselle sur une ancienne décharge. Tous ces projets sécurisent selon le groupe ses objectifs de capacités installées à fin 2022. Ce qui le conforte dans ses ambitions d’atteindre un chiffre d’affaires annualisé de 35 millions d’euros et une marge brute d’exploitation supérieure à 45% à cet horizon. Des perspectives prometteuses que le titre n’intègre pas pleinement en capitalisant 19 fois les bénéfices estimés en 2022. Il faut néanmoins garder en tête qu’il s’agit d’une petite société en phase d’expansion, et que des retards peuvent toujours se produire. Il s’agit donc d’un placement spéculatif, qui ne doit représenter qu’une toute petite ligne dans un portefeuille.

Notre avis : Acheter La Française de l’Energie à 20,90 euros pour viser un objectif de cours de 24,50 euros. Code : FR0013030152.