Chargeurs, de grandes ambitions, des résultats déjà prometteurs
Si cette société spécialisée dans la protection temporaire des surfaces, l’entoilage et les textiles techniques avait bénéficié l’an dernier de la crise sanitaire, en se positionnant sur les masques, elle compte sur le dynamisme de ses métiers historiques, la pérennité de ses nouvelles activités et la croissance externe pour atteindre les objectifs ambitieux qu’elle s’est fixée à l’horizon 2025.
Après avoir enregistré un exercice 2020 remarquable, porté par la nouvelle division (Healthcare Solutions) créée au plus fort de la crise sanitaire et dédiée aux produits anti-covid, ce spécialiste de la protection temporaire des surfaces, de l’entoilage, des textiles techniques, des services aux musées et du négoce de la laine est désormais en phase de reconquête pour ses métiers traditionnels. Ses résultats semestriels se sont avérés à cet égard supérieurs aux attentes, et laissent augurer des perspectives encourageantes pour 2022. Le chiffre d’affaires a atteint sur les six premiers mois de l’exercice 372,4 millions d’euros, en repli de 28,2% par rapport à 2020, mais le premier semestre de l’an dernier s’était avéré très atypique avec un bond des ventes de masques au deuxième trimestre en raison du contexte sanitaire. Il ressort en revanche en hausse de 14,2% (et de 11,6% sur une base organique) par rapport à la même période de 2019. Ce résultat s’explique par la très bonne performance de la division Protective Films (films auto-adhésifs pour la protection temporaire des surfaces fragiles) qui a enregistré des ventes record portées par le dynamisme des secteurs de la construction et de l’électroménager, mais aussi par la très bonne tenue des facturations de la nouvelle division Healthcare Solutions, bien que logiquement en repli. L’activité des autres divisions, spécialisées dans l’entoilage pour le textile et la production de fibres pour l’industrie du sport et du luxe, s’est avérée stable. Sur cette base, l’excédent brut d’exploitation s’est élevé à 46,3 millions d’euros et le résultat opérationnel des activités à 34 millions, faisant ressortir une marge opérationnelle de 9,1% contre 7% en 2019 et 11,5% l’an dernier.
Des acquisitions ciblées à l’étude
Quant au résultat net part du groupe, il s’est établi à 24,7 millions contre 29 millions l’an dernier et 8,3 millions avant la crise. Pour la suite de l’exercice, la prudence prévaut toujours. Chargeurs s’attend à la poursuite du redressement graduel de ses activités. Mais il se montre en revanche plus confiant pour 2022, tablant sur la généralisation de la reprise à l’ensemble des secteurs. La demande dans le textile devrait rebondir, tandis que la réouverture de l’économie devrait profiter aux activités de salon professionnel, mais aussi permettre l’exécution des projets pour les musées. Sur la base des cours actuels, le titre capitalise 23,1 fois le bénéfice net estimé pour cette année (25,8 millions), mais seulement 16,4 fois celui attendu (36,4 millions) pour 2022. Ce dernier niveau apparait raisonnable. Sachant que le groupe affiche des objectifs ambitieux à l’horizon 2025, à savoir un chiffre d’affaires d’au moins 1,5 milliard et un résultat opérationnel des activités de 150 millions, qu’il entend pérenniser ses nouvelles activités (les services pour les musées et la santé), et qu’il s’apprête à accélérer sa croissance externe pour renforcer ses positions. Il dispose pour financer ses emplettes d’un bilan solide, avec un endettement net ramené à 35% des fonds propres au 30 juin grâce à une importante génération de liquidités (58 millions sur le semestre, la deuxième meilleure performance de l’histoire du groupe), et d’une force de frappe de près de 400 millions. Preuve de sa confiance dans l’avenir, l’acompte sur le dividende versé au titre de 2021 a été fixé à 0,48 euro par action pour un montant global estimé à 0,60 euro par action, offrant un rendement de 2,3%. Le titre qui s’est adjugé 46% depuis le début de l’année, dont 12% sur la seule dernière semaine, s’échange à son plus haut de dix ans. Mais les perspectives favorables du groupe pourraient le porter au-delà.
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