Nexans, une transformation pleine de promesses
Le fabricant français de câbles a entrepris de devenir un spécialiste sur le marché de l’électrification à l’horizon 2024. Une transformation qui devrait le rendre moins cyclique et plus rentable. En attendant, ses résultats se révèlent solides et reflètent l’amélioration de la conjoncture et ses progrès opérationnels. Le titre est revenu à un cours d’achat.
Après avoir atteint un plus haut historique, le 7 septembre dernier, à 91,38 euros, le titre du fabricant de câbles a cédé plus de 16% à la suite du mouvement de consolidation sur les marchés. Ce recul donne l’occasion de revenir sur la valeur qui offre de belles perspectives de développement sur le moyen terme, au regard de sa stratégie de recentrage sur les marchés de l’électrification, et dont la valorisation est redevenue plus raisonnable. D’autant que Nexans dégage d’ores et déjà de solides performances. Sur la base d’un chiffre d’affaires de 3,1 milliards d’euros, en hausse de 12% sur une base organique, le résultat brut d’exploitation a atteint sur les six premiers mois de l’année 222 millions d’euros, en progression de 37%, faisant apparaitre une marge opérationnelle brute de 7,1%, en progrès de 155 points de base. Cette amélioration de la rentabilité reflète l’augmentation des volumes, mais aussi les mesures de réduction des coûts mises en œuvre dans le cadre du plan « New Nexans », qui est arrivé à son terme, une parfaite maîtrise des fluctuations des cours des matières premières, et une grande sélectivité dans les affaires exécutées. Le résultat net, de son côté, a atteint 81 millions contre une perte nette de 55 millions un an auparavant, et l’endettement net a été ramené à 112 millions (pour un montant des fonds propres de 1,4 milliard), son niveau le plus bas depuis 10 ans.
Un acteur unique et pur de l’électrification
Pour l’ensemble de l’exercice, le groupe vise un résultat brut d’exploitation compris entre 430 et 460 millions, un objectif qu’il a relevé, et un flux de liquidités de 100 à 150 millions. Sur cette base, le consensus établi par FactSet table sur un bénéfice net de 165 millions en 2021, qui serait porté à 196 millions l’année prochaine à partir d’une hausse du montant des ventes de 5%. Si le titre capitalise au cours actuel encore 20,3 fois les profits estimés pour 2021, ce ratio tombe à 15,9 fois pour 2022 et même à 13,4 fois pour 2023. Des niveaux qui sont redevenus très raisonnables. Surtout si on les appréhende au regard de l’ambition du groupe de devenir le « pure player » de l’électrification durable du secteur. Le fabricant de câbles a décidé de se recentrer d’ici à 2024 dans le seul domaine de l’électrification, – qui représente aujourd’hui 55% de son chiffre d’affaires, et les deux tiers de son excédent brut d’exploitation -, et de se séparer de ses activités dans les télécoms, l’automobile, etc. Des cessions sont donc attendues, tandis qu’en parallèle, des acquisitions dans des secteurs comme la haute tension sous-marine, le bâtiment ou la distribution d’électricité, seront réalisées. L’objectif du groupe est d’enregistrer entre 6 et 7 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2024, soit l’équivalent de ce qu’il aurait réalisé dans son périmètre actuel, mais de dégager une marge brute d’exploitation comprise entre 10 et 12% contre 6,9% attendus en 2021. En se spécialisant sur l’ensemble de la chaine de valeur de l’électrification, Nexans deviendra plus rentable, moins cyclique, et évoluera sur le marché le plus porteur des câbles. Ce qui devrait améliorer sa perception par les investisseurs, et justifier des ratios de valorisation supérieurs à ceux qui lui sont traditionnellement attribués. Les marchés, après avoir largement anticipé l’exécution de son plan, attendent désormais qu’il le déroule. A cet égard, le récent repli du titre l’a ramené à un cours d’achat.
Notre conseil : Acheter Nexans à 75 euros pour viser un objectif de cours de 90 euros à moyen terme. Code Isin : FR0000044448.
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