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Euronext, les perspectives de croissance ne sont plus valorisées

Le titre de la bourse paneuropéenne s’inscrit en repli depuis plusieurs semaines. L’occasion de revenir sur la valeur alors que la mise en œuvre du nouveau plan stratégique de l’opérateur boursier à l’horizon 2024, qui s’appuie sur les atouts de Borsa Italiana et sur sa nouvelle dimension, devrait se traduire par une progression régulière des résultats.

Vix Pixabay.com
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Parmi les valeurs qui n’ont pas récupéré le terrain perdu lors de la récente correction des marchés figure la bourse paneuropéenne. Le titre, que nous avions recommandé au mois de mai dans la rubrique du « Coin du spéculateur » de la Lettre de la bourse sans pour autant pouvoir l’intégrer dans notre sélection, a cédé près de 10% en l’espace d’un mois. Il est désormais revenu à un cours d’achat après avoir touché un plus haut historique à 105,50 euros le 16 septembre dernier. L’acquisition au mois de mai de Borsa Italiana, la bourse de Milan, qui avait motivé notre conseil à l’époque, reste pertinente et lui ouvre de belles perspectives, en lui conférant une nouvelle dimension et en lui apportant de nouveaux métiers. L’opérateur des bourses de Paris, Amsterdam, Bruxelles, Lisbonne, Dublin et Oslo a renforcé sa position de leader européen des marchés actions avec 1.900 sociétés cotées sur ses marchés, et près de 12 milliards d’euros de transactions en actions et fonds indiciels tous les jours en moyenne sur ses plateformes. Et deux nouveaux métiers sont venus compléter son périmètre : ceux de chambre de compensation et de dépositaire central. Cette opération lui a aussi apporté une plus grande diversification de ses revenus, et une moindre cyclicité, plus de la moitié des facturations n’étant pas liée à l’évolution des volumes.

Des objectifs jugés prudents

Fort de sa nouvelle position de première infrastructure de marché paneuropéenne, le groupe a présenté un nouveau plan stratégique à l’horizon 2024 baptisé « Growth for impact 2024 ». Sur le plan financier, sont visés une croissance du chiffre d’affaires de 3 à 4% par an hors acquisitions potentielles, et une augmentation moyenne annuelle de l’excédent brut d’exploitation comprise entre 5 et 6% grâce à la contribution des nouvelles activités et aux synergies de coûts et de revenus liées à l’acquisition de Borsa Italiana. Estimées initialement à 60 millions d’euros, elles devraient atteindre 100 millions dans les trois années qui viennent. Ces objectifs ont été jugés conservateurs par les marchés qui attendaient des prévisions plus ambitieuses. Mais la prudence du groupe s’explique par un environnement encore incertain. Et il faut rappeler qu’il avait atteint les engagements de son précédent plan stratégique avec deux ans d’avance.

Le nouveau plan prévoit que la chambre de compensation du groupe (qu’il a trouvée dans la corbeille de la mariée), renommée Euronext Clearing, soit déployée sur l’ensemble de ses marchés d’ici à 2024, sachant qu’Euronext était jusqu’alors le dernier grand opérateur de marché à ne pas en détenir. Le groupe compte aussi développer davantage ses principales plateformes de cotation et de négociation, et fournir des produits et des services innovants. Il souhaite également donner l’exemple en matière de finance durable en mettant en œuvre une stratégie ESG ambitieuse portant notamment sur la réduction de son empreinte carbone. Enfin, des opérations de croissance externe sont toujours envisagées. Sur la base des cours actuels, le titre capitalise 16,6 fois le bénéfice net estimé pour 2022 (506 millions d’euros), et 15,4 fois celui attendu pour 2023 (557 millions). Ces niveaux de valorisation apparaissent modérés au regard de la nouvelle dimension du groupe, de sa capacité à croitre en captant de nouveaux marchés, et de ses niveaux de rentabilité élevés. Ils sont, de surcroit, inférieurs à ceux de Deutsche Boerse, la bourse de francfort, qui se paient respectivement 19,4 fois et 17,6 fois les profits attendus en 2022 et 2023, sans que rien ne le justifie. A noter également que l’opérateur boursier entend continuer de distribuer chaque année 50% du résultat net. Sur la base d’un dividende estimé de 2,09 euros par action au titre de 2021, le rendement ressort à 2,4%.

Notre conseil : Acheter Euronext à 85 euros pour viser dans un premier temps 102 euros. Code Isin : NL0006294274.

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