Le succès de la plaisance auprès des particuliers ne se dément pas. Au point que tous les fabricants de bateaux à voiles et à moteur font état de carnets de commandes bien garnis. Mais à l’instar des groupes industriels, le secteur n’échappe pas aux difficultés d’approvisionnement, au surenchérissement des prix des matières premières et aux tensions sur le marché du travail. C’est le cas de ce fabricant de catamarans qui voit sa croissance brider alors qu’il bénéficie d’une bonne dynamique commerciale. Ce qui explique que le titre, après avoir frôlé la barre des 150 euros mi-janvier, se soit replié de près de 28% depuis lors. Ce repli offre une opportunité de se replacer à bon compte sur ce beau dossier dans la mesure où les perspectives de croissance à moyen terme du groupe restent intactes. Pour preuve, dans ce contexte difficile, son chiffre d’affaires au titre du premier semestre de l’exercice 2021/2022 (clos le 31 août) a progressé de 7% pour s’établir à 90,4 millions d’euros. Les derniers lancements sur les deux segments du groupe, les catamarans et les monocoques (depuis l’acquisition de Dufour en 2018), ont rencontré un franc succès au cours des différents salons nautiques. Pour l’ensemble de l’exercice, l’objectif d’une croissance des ventes supérieure à 10% a été confirmé, il se fonde sur un carnet de commandes à fin décembre de 195,3 millions, en progression de 10,2%, preuve une nouvelle fois de l’appétence des particuliers pour la navigation. Ce niveau est d’ailleurs supérieur à celui d’avant la crise sanitaire. Le groupe est aussi parvenu à faire passer des hausses de prix, estimées entre 5 et 10% depuis le début de l’année. D’autre part, après avoir mis en sommeil leurs commandes pendant la crise sanitaire, pour gérer au mieux leur trésorerie, les sociétés de location ont repris progressivement le renouvellement de leur flotte.

Un partenariat de sous-traitance avec Couach

Selon l’analyste qui suit la valeur chez Portzamparc, l’exercice devrait se clôturer par un bénéfice net de 16,3 millions d’euros, contre 11,6 millions l’an dernier. Avec l’accélération des cadences de production attendue l’année prochaine, il table sur un résultat net de 22,1 millions pour l’exercice 2022/2023. Sur la base des cours actuels, ces prévisions de profits sont capitalisées respectivement 11 et 8,2 fois. Ces niveaux de valorisation apparaissent très faibles alors que le haut de cycle ne nous semble pas encore atteint au vu de la persistance d’une demande forte. D’autre part, Fountaine Pajot a noué un partenariat avec le chantier naval girondin Couach pour la construction de l’ensemble de sa gamme Motor Yachts (c’est-à-dire ses trois modèles de catamarans à moteur). Cet accord va lui permettre de réduire son recours à la sous-traitance pour le personnel (et donc d’abaisser son coût alors que ses recrutements ne couvrent pas ses besoins), et de libérer des capacités pour consacrer ses trois sites à leur cœur de gamme et accélérer leur cadence. Enfin, pour séduire à la fois les consommateurs, mais aussi les investisseurs, de plus en plus vigilants sur ce thème, le plaisancier entend devenir le pionnier de la transition environnementale dans l’industrie nautique. Dans le cadre de son plan stratégique à l’horizon 2024, baptisé Odyssea2024, il vient entre autres de commercialiser un nouveau catamaran autonome en énergie de bord (c’est-à-dire capable de recharger les batteries, d’assurer la production d’eau potable, …) grâce à une surface de panneaux solaires multipliée par cinq. Et d’autres innovations de ce type vont suivre.

Notre conseil : Acheter Fountaine Pajot à 104 euros pour viser un objectif de cours de 144 euros à moyen terme. Code Isin : FR0010485268.