Plastivaloire, le pire déjà intégré
Cet équipementier automobile table sur une amélioration de la tendance au second semestre après souffert sur la première partie de l’année d’une production automobile contrainte et de l’envolée de l’inflation. La décote sur les fonds propres semble exagérée.
La faute à pas de chance ! Le titre Plastivaloire a été intégré à notre sélection du « coin du spéculateur » le jour de l’invasion de l’Ukraine le 24 février à un prix de 6,40 euros. Aujourd’hui, l’action évolue péniblement autour de 4 euros…. Avec l’essentiel du chiffre d’affaires réalisé auprès des constructeurs automobile (81% du total), ce plasturgiste européen, contrôlé à 57,35% par la famille Findeling, a souffert au premier semestre des perturbations de production de ses clients imputables à la pénurie de semi-conducteurs et de certains composants (câbles en provenance d’Ukraine). En témoigne le repli de 12,6% de ses facturations dans l’auto alors que parallèlement ses autres débouchés (l’industrie et les produits grand public) sont restés favorablement orientés avec une hausse de 6,4% des ventes. Pas suffisant toutefois pour absorber la dégradation de l’activité dans l’auto. Le chiffre d’affaires global s’est ainsi contracté sur le semestre de 9,1% à 339,3 millions. Mais à la différence de la crise sanitaire, Plastivaloire a dû, comme les autres équipementiers, faire face à un nouvel écueil : celui de l’envolée des prix des matières premières, de l’énergie et du transport. Moins de volume et une inflation record, le cocktail s’est révélé catastrophique sur les six premiers mois de l’exercice 2021/2022 clos fin septembre avec une érosion sensible de 3,9 points de la rentabilité brute d’exploitation revenue à 7,1%, un résultat opérationnel courant tout juste positif de 0,2 million et une perte nette de 4,6 millions. Seule bonne nouvelle de ces six premiers mois, le groupe est parvenu à limiter sa consommation de trésorerie à 5 millions, préservant ainsi son bilan avec un endettement net de 206,3 millions (hors dettes locatives) pour des fonds propres de 271,4 millions et sa dynamique commerciale n’a jamais été aussi florissante. En hausse de 16,6% sur les sept premiers mois de son exercice décalé, les prises de commandes totalisent 527 millions de chiffre d’affaires, un volume proche des records de 2018.
Une inflexion de tendance espérée au second semestre
Le point bas dans l’industrie automobile a sans doute été atteint. C’est le voeu et le pari que fait l’équipementier. Il table au second semestre sur un rebond du chiffre d’affaires et de sa marge grâce aux premiers effets positifs des revalorisations tarifaires obtenues auprès de ses clients et d’une certaine décongestion des chaînes d’approvisionnement. Le rattrapage ne sera pas suffisant pour viser l’objectif de chiffre d’affaires annuel de 700 millions précédemment fixé. Raison pour laquelle l’ambition a été ramenée à 680 millions et suppose au regard de la performance du premier semestre une reprise de 12% des ventes sur la seconde partie de l’exercice. Avec un effet vertueux sur la marge brute d’exploitation espérée proche de 9%, ce qui, sur l’exercice, la ferait ressortir à 8%. Mais ce n’est qu’à partir de l’année décalée 2022/2023 que Plastivaloire devrait renouer avec des conditions plus normales d’exploitation, facilitant le retour à un chiffre d’affaires de 727 millions, à un excédent brut d’exploitation de 68 millions et à un bénéfice net de 10 millions. Une hypothèse valorisée seulement à 8,9 fois. Mais plus représentative du caractère bon marché de l’affaire est sans doute sa décote de 67% par rapport aux 271,4 millions de fonds propres de la société. Elle semble complètement exagérée.
Notre conseil : achetez ou renforcez Plastivaloire à 4 euros pour viser un objectif de cours de 6 euros (code : FR0013252186)
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