Abeo, un potentiel loin d’être épuisé
Malgré l’inflation et la pénurie de matières premières, cette affaire familiale spécialisée dans la fabrication d’équipements de sport et de loisirs a su maintenir une rentabilité très correcte et supérieure à des niveaux de pré-crise. La visibilité reste bonne en prévision des Jeux Olympiques de Paris en 2024. Le titre n’est pas très cher.
Déjà recommandé sur ce site en « conseil du jour » le 18 octobre à 16,50 euros, le titre Abeo a rejoint l’objectif de cours que nous nous étions fixés à 20 euros. Contrôlé à 48% par le président, Olivier Estèves, et sa famille, ce leader mondial d’équipements de sport (escalade, sport et vestiaire) a réalisé un solide premier semestre au titre de son exercice 2022/2023 clos fin mars. Dans le sillage de la réouverture de ses principaux marchés consécutive à la levée des restrictions sanitaires (sauf en Chine), le groupe a profité d’une forte dynamique de son chiffre d’affaires. D’un montant de 117,8 millions, il s’est apprécié de 23,2%, soutenu par une contribution positive de chacune de ses trois branches. L’excédent brut d’exploitation a connu une augmentation moins forte de 8% pour ressortir à 13,8 millions traduisant une érosion sensible de 1,7 point de la marge à 11,7% imputable à l’inflation du prix des matières premières et des pénuries de composants. Pour autant, la performance d’Abeo demeure très honorable avec une rentabilité supérieure de 2,4 points à ses niveaux pré-covid. Les revalorisations tarifaires pour absorber une partie des surcoûts, une bonne maîtrise des charges d’exploitation et une activité peu énergivore ont permis à la société de s’en sortir sans trop de casse. Rappelons également qu’un gros travail de rationalisation de la structure de coûts avait été réalisé au plus fort de la crise sanitaire et avait permis de réduire de 20% le point mort opérationnel.
Un rebond de la rentabilité espéré l’an prochain
Pour la seconde partie de l’exercice, le groupe se montre confiant. A fin septembre, la hausse de 9% des prises de commandes à 113,8 millions lui assure une belle visibilité sur la fin de l’année fiscale et la perspective des Jeux Olympiques de Paris à l’été 2024 devrait représenter un catalyseur important de soutien de l’activité. Dans l’immédiat, la priorité est donnée à la génération des flux de trésorerie après avoir sécurisé les approvisionnements et la reconstitution des stocks au premier semestre. L’endettement net de 85,7% des fonds propres à fin septembre est ainsi appelé à refluer à la clôture de l’exercice. Le consensus de marché anticipe pour cette année un excédent brut d’exploitation de 27,8 millions pour un chiffre d’affaires de 235,8 millions matérialisant une marge de 11,8% en retrait de 0,6 point par rapport à l’an dernier et une progression de 37,5% du bénéfice net à 9,9 millions. Pour 2023/2024, la rentabilité est appelée rebondir de 1 point à 12,8% de revenus espérés à 249 millions tandis que le résultat net devrait continuer de grimper à 12,2 millions. Ces hypothèses sont valorisées à 14,7 et 11,9 fois, des ratios loin d’être excessifs.
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