Fountaine Pajot, le vent reste porteur
Pénalisé dans ses approvisionnements et la pénurie de main d’oeuvre, ce plaisancier boucle malgré tout un solide exercice 2021/2022. La profondeur du carnet de commandes lui permet de se montrer très confiant. Des perspectives imparfaitement prises en compte par le marché.
Créé en 1976 par Jean-François Fountaine et Yves Pajot, Fountaine Pajot est un plaisancier mondialement reconnu grâce à une gamme complète de catamarans à voile et à moteur et de monocoques depuis l’intégration de Dufour Yachts. A l’instar de l’industrie des équipements de loisir, le groupe a profité pendant la crise sanitaire d’un véritable élan des ménages pour le bateau. Son problème est de parvenir à délivrer un carnet de commandes record dans un environnement contraint en matière d’approvisionnements et de personnel qualifié. Très honorable, la croissance de 8,7% du chiffre d’affaires ressorti à 219,8 millions aurait pu être encore plus importante sans ces tensions logistiques et de main d’oeuvre. La progression plus limitée (+1,6%) de l’excédent brut d’exploitation à 33,38 millions traduit une érosion de 1 point de la marge revenue à 15,2% en raison des conséquences de l’inflation en partie compensées par une revalorisation tarifaire dont les effets positifs sont décalés. Signe rassurant, la rentabilité d’un semestre sur l’autre s’est redressée de 1,6 point. Grâce à un bilan très solide doté à fin août d’une abondante trésorerie nette de 109,7 millions qu’il convient malgré tout de relativiser dans la mesure où elle est constituée d’acomptes clients (117 millions), le groupe a dégagé un bénéfice net de 15,8 millions en forte augmentation de 44,9%.
Vers une nouvelle année de croissance du chiffre d’affaires
Pour cette année, il faudra encore patienter jusqu’au 11 janvier pour connaitre les perspectives de l’exercice mais la direction se montre d’ores et déjà confiante au regard d’un carnet de commandes toujours très bien fourni laissant anticiper une nouvelle croissance des facturations. La priorité reste d’embaucher 150 personnes et un partenariat de sous-traitance a été noué avec les chantiers Couach pour accélérer la délivrance du carnet de commandes. A noter que le groupe prépare l’avenir en maintenant une politique d’investissement ambitieuse. 11,4 millions ont été dépensés l’an dernier dans le développement d’un nouveau monocoque Dufour D37 et l’Aura 51, un premier modèle équipé dans sa version « Smart Electric » de moteurs électriques et d’un système de gestion de l’énergie à bord. Des travaux sont aussi menés sur la motorisation électrique. En attendant, le consensus de marché vise pour cette année et la suivante sur une poursuite de la hausse de 14% et de 8% du chiffre d’affaires et sur une augmentation de 26% et de 16% du résultat d’exploitation. Le bénéfice net devrait s’apprécier de respectivement de 35% à 21,3 millions et de 16% à 24,8 millions. Des hypothèses valorisées à seulement 8,6 et 7,4 fois. Des ratios largement décotés par rapport à une moyenne de 16,1 fois et par rapport aux multiples du concurrent Bénéteau (13,2 et 9,9 fois).
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