Imerys : Une valorisation attractive
Ce leader mondial des spécialités minérales pour l’industrie souffre du déstockage de ses clients dans un contexte de ralentissement des marchés de la construction et du papier. La sanction boursière semble sévère au regard du changement de profil du groupe et de ses projets prometteurs dans le lithium.
Rien se semble pouvoir enrayer la chute de l’action Imerys qui vient de retomber sur le seuil des 30 euros, en baisse de plus de 16% depuis le début de l’année. Le mouvement s’est accentué après la publication des comptes semestriels qui n’ont pas permis de rassurer les investisseurs malgré des performances honorables au regard de l’environnement macro-économique dégradé. Le groupe qui propose des spécialités minérales pour de nombreux secteurs d’activité est confronté à la poursuite du déstockage opéré par ses clients dans un contexte de dégradation des marchés de la construction, et de l’industrie, en particulier le papier, notamment en Europe mais aussi aux Etats-Unis et en Asie. Sur les six premiers mois de l’année, les volumes vendus ont ainsi reculé de 13,7% et c’est grâce à des hausses de prix que le chiffre d’affaires limite son repli à 7,4% (1,98 milliard d’euros). Dans ce contexte, la baisse de 11,8% de l’excédent brut d’exploitation ne constitue pas une trop mauvaise performance. Elle traduit un repli de la marge d’excédent brut d’exploitation limité à 0,8 point grâce notamment aux actions menées sur les coûts. De son côté, le résultat net part du groupe des activités poursuivies chute plus lourdement (-31%) en raison de charges liées aux activités de cession et de réorganisation. Rappelons à cet égard que le groupe a conclu en début d’année la vente de son activité de solutions de haute température (HTS) pour 930 millions d’euros en attendant celle des actifs dédiés aux marchés du papier prévue en fin d’année. Ce désengagement a permis de ramener l’endettement net à 1,19 milliards d’euros, soit 1,7 fois l’excédent brut d’exploitation, contre un ratio de 2,3 fois à la fin de 2022.
Une visibilité réduite à court terme
La direction reconnait ne disposer que d’une faible visibilité sur ses marchés finaux pour la deuxième partie de l’exercice alors que le déstockage des clients se poursuit. Elle s’attend par conséquent à un excédent brut d’exploitation compris entre 630 et 650 millions d’euros, en repli d’environ 11% par rapport à l’an dernier à périmètre comparable. Le consensus des analystes financiers vise quant à lui un bénéfice de 194 millions, en baisse de 18%. Cette prévision fait ressortir un multiple de capitalisation de 13,2 fois qui retomberait à moins de 11 fois en 2024 sur la base d’une anticipation de profit à 236 millions. La valorisation n’a donc rien d’excessif d’autant que la capitalisation boursière décote désormais de 20% par rapport aux fonds propres, ce qui semble injuste pour un groupe cherchant à réduire son profil cyclique en se repositionnant sur des thématiques d’avenir comme la mobilité verte. A cet égard, les projets dans le secteur du lithium continuent d’avancer. En Grande Bretagne avec la signature d’un partenariat avec British Lithium (JV 80% Imerys et 20% British Lithium) pour exploiter un gisement de 161 millions de tonnes de ressources présumées, offrant une durée de vie de plus de 30 ans. En France, les études menées sur le site de Beauvoir ont confirmé la viabilité économique du projet pour l’exploitation de lithium avec l’objectif de produire 34000 tonnes de ce minerai par an à partir de 2028. La valeur de l’activité lithium à Beauvoir a été estimée jusqu’à 20 euros par action par certains analystes.
Notre conseil : la baisse du titre nous parait très excessive au regard de la capacité bénéficiaire du groupe et des projets dans le lithium. On pourra acheter ou renforcer à 30 euros pour viser 38 euros à un horizon de 18 mois. Code Isin : FR0000120859.
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