Precia : des fondamentaux solides et peu valorisés
Le spécialiste des instruments de pesage devrait nettement améliorer ses résultats cette année après les charges non récurrentes constatées en 2023. Sa forte internationalisation lui permet de compenser le ralentissement des prises de commandes en France et la trésorerie nette positive au bilan facilite la croissance externe.
La dernière ligne du compte de résultat du groupe Precia pour l’exercice 2023 n’est pas du tout représentative de la performance de ce spécialiste du pesage statique et du pesage en continu pour les activités industrielles et commerciales. En effet, le recul de 8% du bénéfice net à 5,1 millions d’euros s’explique uniquement par la dépréciation d’un écart d’acquisition de la filiale de logiciels Creative IT pour un montant de 5,1 millions d’euros et par des coûts non récurrents de 1,2 millions liées à des provisions de stocks, ainsi qu’à des coûts de qualité et de licenciement. En revanche, le résultat opérationnel courant a battu un record historique en bondissant de 46% pour atteindre 16 millions, à partir d’un chiffre d’affaires en hausse de 9,1% à données comparables (170 millions d’euros). Precia a notamment pu résorber les retards de livraisons concédés en 2022 en raison des perturbations dans les chaînes d’approvisionnement. L’activité à l’international (38% des ventes) a été particulièrement dynamique, en particulier en Inde (+31%) dont la contribution aux résultats a été essentielle, alors que les ventes sur les zones Amérique et Chine ont reculé. Il faut noter le retour à l’équilibre de la filiale britannique après 10 années de pertes, ainsi que le succès du repositionnement géographique de la filiale lithuanienne qui a réduit son activité avec l’Ukraine et la Russie. Enfin, les actions menées pour améliorer l’efficacité opérationnelle ont porté leurs fruits, tout comme la fermeture des activités déficitaires en Australie et en Norvège.
Un bilan désendetté
L’exercice 2024 devrait être marqué par une croissance modérée du chiffre d’affaires avec une érosion du carnet de commandes en France compensée par la dynamique à l’international et la contribution des dernières acquisitions. Une amélioration du résultat opérationnel est par ailleurs envisageable grâce à la poursuite des mesures d’efficacité opérationnelle, tandis que le résultat net ne devrait plus supporter les éléments exceptionnels de 2022 et devrait ainsi plus que doubler pour osciller autour de 12 millions d’euros selon la société de bourse Portzamparc. Cette prévision est capitalisée modestement 15,2 fois sur la base des cours actuels. La valorisation est d’autant plus raisonnable que Precia dispose d’un bilan solide avec une trésorerie nette de 19 millions d’euros équivalente à plus de 10% de la capitalisation boursière. Le transfert du titre sur le compartiment Euronext Growth en septembre dernier a sans doute écarté certains gérants du dossier malgré ses qualités. Au regard de la robustesse du bilan, le dividende fixé à 0,40 euro par action au titre de 2023, bien qu’en hausse de 14%, pourrait être amélioré alors qu’il procure un rendement modeste de 1,2%. Mais la société préfère traditionnellement utiliser sa trésorerie pour réaliser des investissements ou des acquisitions qui permettent d’entretenir la dynamique du chiffre d’affaires à moyen et long terme.
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