Herige pour miser sur un nouveau départ
Malgré un marché de la construction sinistré, ce leader vendéen vient de se séparer de son métier historique de distribution de matériaux pour se recentrer sur les activités de menuiserie industrielle et de béton prêt à l’emploi. Le bilan est assaini. Pas de quoi justifier en bourse une décote aussi importante de près de 50% par rapport à la situation nette de l’entreprise.
Sur un marché de la construction et du logement neuf sinistré, Herige n’a pas fait de miracles en début d’année. Ressorti à 195 millions, son chiffre d’affaires s’est assez logiquement contracté de 14,1% et aucune de ses branches n’a été épargnée par la dégradation du bâtiment : -12,3% des revenus du pôle de menuiserie industrielle, -13,8% des ventes du béton prêt à l’emploi et -16,1% des facturations dans le négoce de matériaux. Même le segment plus défensif de la rénovation des logements et bâtiments sur lequel le groupe est très présent n’échappe pas à la sinistrose. La révision par le gouvernement des contours du dispositif de MaPrimeRenov’ a en effet grippé le marché et l’effet calendaire négatif avec 1,5 jour en moins a aussi pesé. Pour autant, et sauf à envisager une aggravation de la crise politique en France et de fortes tensions sur les taux d’intérêt, le marché du logement neuf a commencé à montrer des signes de redressement à confirmer bien évidemment au cours des prochains mois. Herige s’apprête à profiter de ce nouveau cycle avec un profil renforcé. Ce leader vendéen vient en effet de céder sa branche historique de négoce de matériaux à son concurrent Samse pour se recentrer sur les pôles de menuiserie industrielle et de béton prêt à l’emploi.
Une capitalisation boursière inférieure de moitié aux fonds propres de l’entreprise
L’avantage de l’opération est d’assainir le bilan avec un endettement net ramené, selon les estimations du consensus Factset, autour de 74 millions en fin d’année pour des fonds propres de 164 millions. Le groupe dispose ainsi d’une marge de manoeuvre confortable pour se redéployer sur ses deux métiers stratégiques en réalisant des acquisitions ciblées sur la construction durable. Pour cette année et 2025, le résultat opérationnel courant devrait légèrement diminuer à 26 et 24 millions (contre 27,8 millions l’an dernier) à partir de chiffre d’affaires en retrait à 644 et 660 millions (contre 838,4 millions en 2023) à cause des effets de périmètre. Par contre, grâce au désendettement et à la plus-value de cession cette année, le bénéfice net va bondir à 24 et 20,5 millions cette année et en 2025 (contre 13 millions sur le dernier exercice). Des hypothèses valorisées à seulement 5,1 et 4 fois. Autre signe de la sous-valorisation du dossier : sa capitalisation boursière de 84 millions est inférieure de 49% aux fonds propres de la société.
Notre conseil : achetez Herige à 26 euros (code : FR0000066540) pour viser un objectif de cours de 36 euros
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Ce acteur vendéen des métiers de la construction tourne une page de son histoire en cédant son pôle de distribution de matériaux pour se recentrer sur les activités de béton prêt à l'emploi et des menuiseries. Une décision saluée en Bourse. Son patron, Benoît Hennaut, nous expose les ambitions du groupe et ses perspectives.
Herige trop endetté
Malgré une exposition limitée au marché du bâtiment neuf, ce négociant vendéen en matériaux de construction souffre de la dégradation de l'environnement dans l'immobilier. En période de hausse des taux d'intérêt, le bilan tendu constitue un handicap.
Herige, toujours une décote excessive
Grâce à son positionnement sur le marché porteur de la rénovation encouragé par les pouvoirs publics dans le cadre de la politique de la transition énergétique et de décarbonation des bâtiments, le groupe a bien démarré l'année. Les marges devraient restées sous pression et une attention particulière est attachée au désendettement du bilan. Des risques largement intégrés dans la forte décote du titre.
Herige mérite mieux
Ce distributeur vendéen de matériaux de construction a légèrement déçu sur la rentabilité du dernier exercice et son bilan s'est dégradé en raison du financement des opérations de croissance externe. Pas de quoi justifier une décote en Bourse de près de 20% sur les fonds propres de la société.