Bien qu’en légère baisse depuis le début de l’année, l’action Gérard Perrier Industrie a plutôt bien résisté à la récente secousse survenue le marché parisien et notamment sur le compartiment des valeurs moyennes depuis le risque politique provoqué par la dissolution de l’Assemblée nationale. Il faut dire que l’année 2024 a plutôt bien démarré pour cette entreprise familiale, contrôlée à 52% par la famille Perrier et spécialisée dans les automatismes et les équipements électriques destinés à l’industrie, avec une progression de 6,6% du chiffre d’affaires au premier trimestre (+5,1% à périmètre constant). La performance a été permise par la bonne tenue des activités dédiées au secteur de l’énergie (+9,4%), en particulier le nucléaire et au secteur de l’aéronautique et de la défense (+23,6%), tandis que les activités de fabrication d’équipements électriques et électroniques ont marqué un peu le pas, tout en se maintenant à un niveau élevé. Il faut rappeler que la base de comparaison n’était pas facile puisque les ventes du groupe avaient déjà progressé de plus de 14% sur la même période l’an dernier.

Des investissements importants dans l’outil industriel et le digital

Malgré ce bon début d’année, la direction n’a pas jugé bon relever ses prévisions alors qu’elle table sur une stabilité du chiffre d’affaires en 2024 après une progression soutenue de 8,5% en 2023. Sans doute faut-il y voir un regain de prudence dans la perspective d’un ralentissement des investissements industriels, même si la défense et le nucléaire bénéficient toujours d’une bonne visibilité au regard des besoins croissants dans ces domaines. Par prudence, l’hypothèse d’une stabilité du bénéfice à 19,5 millions d’euros peut être retenue même si les produits financiers peuvent continuer de progresser compte tenu des taux de rémunération élevés de la trésorerie qui reste abondante. A la fin de l’année dernière, le bilan de Gérard Perrier Industrie faisait en effet ressortir une position de trésorerie nette positive de 34,6 millions d’euros hors dette locative de 11,9 millions). Depuis la fin de l’année dernière, la trésorerie active (hors dette) a même progressé d’une dizaine de millions d’euros. Cette trésorerie couvre à elle seule plus de 10% de la capitalisation boursière et elle ne tient pas compte des titres détenus en autocontrôle à hauteur de 5% du capital pour une valeur boursière de près de 20 millions d’euros. De quoi relativiser la valorisation à priori élevée du dossier (19 fois les profits attendus cette année). Grâce à cette aisance financière, Gérard Perrier pourrait améliorer son dividende (2,30 euros par action au titre de 2023 soit un rendement de 2,5%) ou réaliser des acquisitions, même si à court terme, la priorité est donnée aux investissements dans l’outil de production (nouveaux bâtiments) et la digitalisation, avec un effort particulier pour la nouvelle filiale DATIVE proposant des outils numériques dans l’internet des objets, la maitrise de la consommation d’énergie et la cybersécurité et qui constitue un beau relais de croissance.

Notre conseil : achetez Gérard Perrier Industrie à 92 euros pour viser 110 euros à un horizon de 18 mois. Code : FR0000061459