Eramet : le manganèse au secours du Nickel
Malgré un premier semestre moins bon que prévu, le groupe minier relève ses prévisions annuelles grâce à la forte hausse des prix du manganèse dont il est le premier producteur mondial. La faible valorisation ne tient pas compte des relais de croissance dans le domaine du lithium.
Les marchés ont réservé un bien mauvais accueil aux résultats semestriels publiés par Eramet. Il est vrai que le repli de 27% de l’excédent brut d’exploitation ajusté est plus important que prévu. Il s’explique par des prix moyens orientés à la baisse pour le manganèse et surtout pour le nickel (15500 dollars la tonne aujourd’hui, au plus bas depuis septembre 2020), ainsi que par l’absence de permis de ventes de saprolites basse teneur à partir du site de nickel de Weda Bay (la plus grosse mine au monde exploitée avec le chinois Tsingshan) en Indonésie. Les ventes de manganèse, bien qu’en hausse, ont été freinées par une forte pluviométrie et des travaux de maintenance sur la principale mine du Gabon. Il faut aussi noter la perte de 92 millions de la filiale de nickel calédonienne SLNL, pénalisée par la situation sociétale instable. Dans ce contexte, la perte nette du groupe, entièrement imputable à la SLN, a atteint 41 millions d’euros au lieu d’un bénéfice de 98 millions un an plus tôt.
Début de l’exploitation du lithium
La direction ne prévoit pas de rebond massif de la demande pour le deuxième semestre alors que les stocks de manganèse et de nickel restent élevés et que la Chine, premier consommateur de matières premières de la planète, peine à relancer sa croissance. En revanche, les cours du manganèse ont nettement décollé (+50% entre le deuxième trimestre 2024 et le premier) en raison de l’arrêt des exportations du principal producteur australien Gemco, dont la mine a été complètement inondé et sera inopérante pendant plusieurs mois. Raison pour laquelle Eramet relève assez significativement ses anticipations de résultats pour l’ensemble de l’année avec une prévision d’excédent brut d’exploitation ajustée comprise entre 1,2 et 1,3 milliard d’euros contre 750 à 790 millions précédemment. Le consensus table dans ces conditions sur un bénéfice de 330 millions d’euros capitalisé environ 7,5 fois sur la base des cours actuels, ce qui n’est pas excessif compte tenu du potentiel d’amélioration des résultats futurs avec d’une part une reprise attendue du marché du nickel une fois les stocks résorbés, le retour à de meilleurs conditions de production et de livraisons dans le manganèse au Gabon et enfin l’exploitation de la première mine de lithium du groupe en Argentine dès le mois de novembre prochain. L’usine, également exploitée avec le partenaire chinois Tsingshan, produira 24000 tonnes par an de carbonate de lithium. A pleine capacité, le site devrait générer un excédent brut d’exploitation estimé entre 210 et 315 millions de dollars par an sur la base d’un prix long terme compris entre 15000 et 20000 dollars la tonne.
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Conseils sur Eramet
Tous les conseilsEramet : le contexte redeviendra plus favorable au deuxième semestre
Malgré une forte baisse de ses ventes au premier trimestre, le groupe minier a pu relever ses objectifs annuels dans la perspective d’un rebond des prix et des volumes. Le secteur est en effervescence après l’annonce du projet de rachat d’Anglo American par BHP Billiton.
Eramet : un environnement de prix compliqué
Le groupe minier débute l’année 2024 avec des niveaux de prix des métaux peu favorables. La demande chinoise reste une variable incontournable pour les performances du groupe. Une sortie de la filiale SLN en Nouvelle Calédonie constituerait une bonne nouvelle.
Eramet : les activités au Gabon menacées ?
Le groupe minier est contraint de suspendre ses opérations au Gabon après le coup d’Etat mené par un groupe d’officiers. L’agence Fitch menace par ailleurs de dégrader sa note financière en raison de performances opérationnelles plus faibles que prévu.
Eramet : en attendant le réveil de la Chine
Le groupe minier va logiquement souffrir cette année d’une base de comparaison défavorable par rapport à 2022, notamment au niveau des prix de vente mais il devrait rester porté à moyen terme par les avantages que procurent ses produits dans la transition écologique. La valorisation parait perfectible quand bien même l’activité reste très cyclique.