Coface : vers un beau millésime
Le spécialiste de l’assurance-crédit absorbe bien la lente remontée du nombre de défaillances d’entreprise grâce à des reprises sur provisions et à la monté en puissance des activités de diversifications dans les services d’information et de recouvrement. Le rendement pourrait encore dépasser 9% l’an prochain.
C’est un parcours sans faute que réalise la Coface depuis la pandémie. Malgré la fin des aides de l’Etat aux entreprises, son ratio de sinistralité net demeure à un niveau bien maîtrisé de 35,5% sur les neuf premiers mois de l’année. Il s’améliore même de 4,8 points sur un an. La normalisation de la sinistralité liée à la remontée du nombre de faillites est en effet compensée par des relâchements de réserves. Quant à l’activité, elle s’érode logiquement (-2,1% sur 9 mois) du fait d’une baisse de l’inflation sur laquelle sont indexés les contrats et de l’absence de rebond de l’activité des clients dans une conjoncture fragile. Les seules activités d’assurance accusent un peu plus le coup (-4%) mais dans le même temps, les nouvelles activités non assurantielles continuent de monter en puissance (+7,3%), notamment les services d’information aux clients (+17,2%) et les services de recouvrement (+18,9%). Au total, les activités de services représentent désormais près de 18% du chiffre d’affaires total et elles génèrent une belle rentabilité (marge brute supérieure à 60% pour l’information).
Une évolution possible du tour de table
A fin septembre, le résultat net sur 9 mois se montait à 207,7 millions d’euros, soit une progression de 9,5% sur un an. Il incluait toutefois 11,7 millions de plus-values partiellement compensées par des réévaluations négatives des investissements (-3,4 millions). Alors que la fin d’année devrait suivre une tendance assez comparable, le bénéfice annuel pourrait évoluer autour de 258 millions d’euros d’après le consensus regroupé par Factset (+7,5% par rapport à 2023). Il fait ressortir un multiple de capitalisation toujours très modéré de 8,6 fois les profits. Mais le principal intérêt du dossier réside dans son rendement. En effet, la Coface est largement capitalisée avec 2,1 milliards d’euros de fonds propres et peut se permettre de redistribuer l’essentiel de ses profits aux actionnaires. Le coupon pourrait donc passer de 1,30 euro à 1,40 euro par action l’an prochain et assurer un rendement supérieur à 9%. La présence du fonds Arch Capital Group au tour de table (29,8% du capital) introduit en outre une dimension spéculative en cas de cession de sa participation.
Notre conseil : achetez Coface à 14,10 euros pour viser 16,50 euros à un horizon de 18 mois. Codes : FR0010667147 et COFA.