Veolia : un bon couple rendement-risque
L’action du groupe de services à l’environnement a été pénalisée par la hausse des rendements obligataires, comme la plupart des autres sociétés du secteur des « utilities », en raison de sa dette. Les performances financières justifieraient pourtant une valorisation plus élevée.
Veolia : un bon couple rendement-risque
L’action du groupe de services à l’environnement a été pénalisée par la hausse des rendements obligataires, comme la plupart des autres sociétés du secteur des « utilities », en raison de sa dette. Les performances financières justifieraient pourtant une valorisation plus élevée.
Les actionnaires de Veolia ont de quoi être déçu. L’action a chuté de plus de 8% sur un mois et affiche un bilan négatif de près de 4% depuis le début de l’année alors que le groupe de services à l’environnement a jusqu’ici parfaitement respecté sa feuille de route. Cette contreperformance semble surtout s’expliquer par la remontée des rendements obligataires provoquée par l’élection de Donald Trump à la Maison Blanche. Comme toutes les sociétés du secteur des « utilities », Veolia se caractérise en effet par un bilan assez endetté qui la rend sensible aux taux d’intérêts. Mais la dette du groupe ne constitue plus depuis longtemps un sujet de préoccupation compte tenu des cessions d’actifs réalisées et du cash-flow dégagé par l’activité. A la fin du mois de septembre, elle s’élevait 18,8 milliards d’euros, soit 2,8 fois l’excédent brut d’exploitation estimé pour l’année 2024. La baisse attendue des taux directeurs de la BCE devrait logiquement faire refluer les rendements obligataires de la zone euro et constituer un catalyseur pour l’action.
Un rendement de 5%
Coté résultats, l’activité sur les neuf premiers mois de l’année a montré une belle résilience (croissance organique de 5,1%), notamment dans l’eau et les déchets où les révisions tarifaires ont pleinement porté leurs fruits. A cet égard, la plupart des contrats de Veolia bénéficient d’une clause d’indexation sur l’inflation. L’activité dédiée à l’énergie a en revanche reculé de 12,1% sur 9 mois en raison de la baisse des prix de l’électricité et d’un effet climat plus défavorable cette année. Sans ces deux facteurs, cette activité aurait progressé de 2,3%. L’excédent brut d’exploitation, en hausse de 5,6%, a suivi la croissance du chiffre d’affaires malgré l’impact négatif net de 51 millions d’euros lié à la baisse des prix de l’électricité. Une nouvelle fois l’amélioration provient des gains d’efficacité (296 millions d’euros sur 9 mois, en avance sur l’objectif de 350 millions sur 12 mois), tandis que les synergies liées au rachat des activités de Suez continuent de monter en puissance (411 millions d’euros depuis 2022). La direction a pu confirmer tous ses objectifs pour 2024 (solide croissance organique du chiffre d’affaires, croissance organique de l’excédent brut d’exploitation de 5% à 6%, résultat net courant supérieur à 1,5 milliard), ce qui permet aussi de sécuriser le dividende dont la croissance sera en ligne avec celle du bénéfice net courant par action. Sur la base d’un dividende estimé à 1,40 euro par action pour l’an prochain, le rendement du titre dépasse 5%. Quant à la valorisation, elle reste raisonnable à moins de 14 fois les profits estimés par Factset pour cette année.
Notre conseil : achetez Veolia à 27 euros pour viser 32 euros à un horizon de 18 mois. Codes Isin : FR0000124141 et VIE.