Hermès : la valeur sûre du luxe
L’action de la maison de luxe a mieux résisté que son secteur pour de bonnes raisons. Son positionnement ultra premium doit lui permettre de maintenir un taux de croissance à deux chiffres de ses ventes en 2025 alors que le bilan regorge de cash. Les mesures de relance en Chine pourraient constituer un autre catalyseur.
Avec un gain proche de 20% depuis le début de l’année, l’action Hermès fait figure d’exception dans l’univers du luxe alors que celle du numéro un mondial, LVMH (qui n’a pourtant pas démérité) affiche un repli de 12%. Cette différence de traitement de faveur par les marchés se justifie par les excellentes performances financières de la maison de luxe de la Rue du Faubourg Saint Honoré. Alors que l’évolution des ventes de la plupart des acteurs est passée en territoire négatif en cours d’année du fait du ralentissement de la demande chinoise, Hermès est parvenu à maintenir une croissance à deux chiffres, y compris au troisième trimestre (+11%). Le groupe familial bénéficie de son positionnement sur le segment ultra premium qui semble peu affecté par le ralentissement conjoncturel. Ses capacités de production par rapport à la demande restent en outre trop limitées et favorisent un phénomène de pénurie, propice à des hausses de prix. D’où une rentabilité très élevée qui se traduit par une marge opérationnelle de 42% à la fin du premier semestre 2024, proche du record de 44% atteint un an plus tôt. Le consensus regroupé par Factset table dans ces conditions sur une bénéfice annuel de 4,41 milliards d’euros, faisant ressortir un multiple de capitalisation boursière élevé de 54 fois.
10 milliards de cash au bilan
La valorisation n’est toutefois pas si excessive compte tenu de la perspective d’une nouvelle année de croissance à deux chiffres des ventes et des profits en 2025 et probablement aussi en 2026, sachant que le groupe qui réalise 18% de ses ventes sur le continent américain devrait bénéficier de la hausse du dollar face à l’euro. La volonté du Politburo chinois de mettre en œuvre une politique budgétaire plus expansionniste et une politique monétaire plus souple en 2025 pourrait constituer un autre catalyseur. Hermès va par ailleurs poursuivre l’augmentation de ses capacités de production dans la maroquinerie avec l’ouverture récente du site de Riom dans le Puy-de-Dôme en attendant celle de l’Isle d’Espagnac en Charentes et celle de Loupes en Gironde. La forte rentabilité du modèle économique se traduit par une génération de cash abondante donnant lieu à une position de trésorerie nette de 10 milliards d’euros au bilan. Réalisant très peu d’acquisitions, Hermès n’en a pas vraiment besoin et en redistribue régulièrement une partie aux actionnaires sous forme de dividende exceptionnel comme cette année à hauteur de 2,6 milliards d’euros. Hermès est ainsi le groupe le plus défensif du secteur du luxe et mérite largement sa prime.
Notre conseil : achetez Hermès à 2200 euros pour viser 2500 euros à un horizon de 18 mois. CodesFR0000052292 et RMS.