Lagardère : La recomposition du tour de table se poursuit
Désormais contrôlé par Louis Hachette Group, le holding va encore connaitre des évolutions de son tour de table d’ici juin avec la fin de l’extension de la période d’exercice des droits de cession proposée par Vivendi lors de son OPA en 2022. Un retrait de la cote à terme ne peut être exclu.
Le 2 décembre dernier, Arnaud Lagardère a définitivement pris ses distances avec le groupe créé par son père en franchissant à la baisse le seuil des 5% du capital de Lagardère SA pour ramener sa participation à 0,4%. L’acquéreur de ses titres n’est autre que Vivendi qui a lancé une OPA sur le groupe en 2022 et a donné la possibilité aux actionnaires minoritaires d’exercer leurs droits de cession jusqu’au 15 juin 2025 sur la base inchangée de 24,10 euros par action Lagardère. En raison de la récente scission de Vivendi, tous les titres Lagardère ont été transférés à a nouvelle filiale Louis Hachette Group qui détient aujourd’hui environ 70% du capital de Lagardère, le solde étant encore dans les mains que quelques actionnaires parmi lesquels Qatar Holding (11,5%) et la Financière Agache du Groupe Arnault (7,9%). Ces deux acteurs n’ayant pas forcément vocation à rester présents au tour de table (d’autant que LVMH a pu acquérir le magazine Paris Match auprès de Lagardère début octobre pour 120 millions d’euros), la pertinence de maintenir la cotation en bourse de Lagardère va se poser.
La dette commence à refluer
Tous les scénarios sont possibles, parmi lesquels un démantèlement de Lagardère avec la vente des activités de travel retail par exemple, ou encore un retrait de la cote. Reste à savoir combien vaut vraiment le groupe Lagardère. Le prix de 24,10 euros par action proposé par Videndi peut déjà constituer une base de référence intéressante et ferait ressortir un potentiel de revalorisation de 20% par rapport au cours actuel. Mais Lagardère un groupe très endetté depuis la crise sanitaire qui a fragilisé temporairement les activités de travel retail (commerces sur les lieux de voyages). La dette à fin septembre atteignait encore 2,17 milliards d’euros. Heureusement, le travel retail qui représente les deux tiers des ventes de Lagardère se porte beaucoup mieux et son chiffre d’affaires a encore grimpé de 12,8% sur les neuf premiers mois de 2024. Grâce à ce retour en forme et à la vente de Paris Match pour 120 millions d’euros, la dette qui pénalise la rentabilité de Lagardère devrait refluer vers 1,75 milliard d’euros à la fin de 2024, soit un peu plus d’une fois les fonds propres. Le bénéfice ajusté est quant à lui attendu autour de 200 millions d’euros par le consensus Factset et ferait ressortir un multiple de capitalisation raisonnable de 14 fois. Compte tenu de la dette, le ratio de valeur d’entreprise sur excédent brut d’exploitation de 8,7 fois estimé pour 2024 parait néanmoins plus pertinent et il devrait s’améliorer avec la poursuite du désendettement.
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