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Laurent Perrier : un trou d’air intégré dans la valorisation

Sur un marché du champagne pénalisé par les incertitudes géopolitiques et le ralentissement de la consommation, le groupe familial conserve un niveau de rentabilité élevé qui lui permet de continuer d’investir dans ses marques. La valorisation en bourse ne reflète pas la qualité des fondamentaux.

Les chiffres sont implacables ! En 2024, les expéditions de champagne en volume ont chuté de 9,2% à 271,4 millions de bouteilles et la baisse concerne aussi bien la France (-7,2%) que l’export (-10,8%). Difficile dans ces conditions de faire progresser le chiffre d’affaires des maisons de champagne d’autant qu’elles ne peuvent pas augmenter leur prix autant qu’elles le voudraient après les hausses déjà pratiquées ces deux dernières années pour compenser les effets de l’inflation. Au cours du premier semestre de son exercice 2024/2025 (avril à septembre), le groupe Laurent Perrier a vu ses facturations baisser de 16% pour retomber à 128,8 millions d’euros, par rapport, il est vrai, à une base de comparaison historiquement élevée, malgré un effet prix encore légèrement positif de 1,5%. Le groupe a malgré tout pris la décision de poursuivre ses investissements dans ses marques (Laurent Perrier, Salon, Delamotte et Castellane) et dans le développement commercial, ce qui a accentué la baisse au niveau du résultat opérationnel (-32,4%). Pour autant, ce dernier fait encore ressortir un niveau de marge élevé de 30,1% (37,4% un an plus tôt) tout comme le bénéfice net (25,3 millions d’euros, en repli de 34,5%) qui traduit une marge nette de près de 20%.


Une valeur du luxe bon marché


La deuxième partie de l’exercice pourrait s’avérer un peu meilleure que la première au regard d’une fin d’année moins compliquée que prévu, ce qui ne compensera pas le retard observé jusque-là. Le consensus des analystes regroupé par Factset table dans ces conditions sur un bénéfice annuel de 52,4 millions d’euros, en baisse de 18%. Il pourrait constituer un point bas avant une reprise progressive des exportations. Le titre ne capitalise que 12 fois cette estimation, ce qui est faible pour une valeur pouvant être assimilée à une valeur du luxe au regard de la rentabilité du modèle économique. Surtout, le groupe dispose d’un bilan très robuste malgré le besoin de fonds de roulement élevé nécessaire à l’élevage des stocks de bouteilles. Au 30 septembre dernier, l’endettement net était limité à 241 millions d’euros, soit seulement 40% des fonds propres. Difficile en revanche de parier sur un changement de contrôle à court terme, la famille de Nonancourt qui détient 65% du capital ayant confirmé à maintes reprises vouloir préserver l’indépendance du groupe et son ancrage familial.
Notre conseil : achetez Laurent Perrier à 98 euros pour viser 125 euros à un horizon de 18 mois. Codes : FR0006864484 et LPE.

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