Ipsen : une sanction sévère
Le laboratoire prévoit un ralentissement de sa croissance cette année en raison notamment de la concurrence sur son produit Somatuline. Mais il continue à générer beaucoup de cash et retrouve une marge de Manoeuvre appréciable pour réaliser des acquisitions. La valorisation n’est pas du tout exigeante.

Avec un chiffre d’affaires en progression de 9,9% à taux de changes constants en 2024 et une amélioration de 0,6 point de sa marge opérationnelle (32,6%), le laboratoire pharmaceutique spécialisé dans le traitement des maladies rares, les neurosciences et l’oncologie n’a pas manqué ses objectifs à l’exception peut-être de la mauvaise performance du traitement Dysport, préconisé pour le traitement des troubles moteurs et dont les ventes n’ont augmenté que de 1,7% à données comparables sur le dernier trimestre. Le produit vedette Somatuline, préconisé pour le traitement de l’acromégalie et des tumeurs neuroendocrines, a bien terminé l’année (+18,3%) grâce aux problèmes d’approvisionnement des versions génériques de ce médicament. Mais la situation risque de se dégrader en 2025 avec le retour à des conditions d’approvisionnement normales des concurrents. Raison pour laquelle la direction prévoit pour cette année une croissance du chiffre d’affaires deux fois plus faible que l’an dernier, à un peu plus de 5%. Quant à la marge, elle devrait s’éroder légèrement en se maintenant toutefois à plus de 30% malgré une hausse des dépenses en R&D.
Une trésorerie pléthorique
Ces perspectives ne sont pourtant pas si catastrophiques pour Ipsen, même si son blockbuster Somatuline, qui a représenté un tiers du chiffre d’affaires en 2024, se retrouve menacé par la concurrence des génériques. Le groupe a identifié d’autres traitements susceptibles de prendre rapidement le relais, comme l’Onivyde (adénocarcinome canalaire pancréatique) ou Iqirvo (cholangite) ou Kayfanda (syndrome d’Alagille), sans oublier les premières données très attendues pour la neurotoxine de longue durée d’action (LANT). Le consensus regroupé par Factset table pour cette année sur un bénéfice de 691 millions d’euros, faisant ressortir un multiple de valorisation peu exigeant de 13,5 fois les profits. Mais le dossier apparait surtout faiblement valorisé au regard de la forte génération de cash-flow libre du groupe (774 millions d’euros en 2024) qui devrait permettre à la trésorerie nette au bilan de s’approcher du milliard d’euros à la fin de cette année. De quoi ouvrir la voie à de nouvelles acquisitions après celles d’Albireo il y a deux ans.
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