L’Oréal : une valorisation plus raisonnable
Le numéro un mondial des cosmétiques a terminé l’année 2024 au ralenti en raison du ralentissement de la demande en Chine et aux Etats-Unis. Les nombreux lancements prévus cette année devraient lui permettre de retrouver progressivement une meilleure dynamique. La baisse du titre peut constituer une opportunité.

Contrairement aux groupes de luxe qui ont amorcé une reprise au dernier trimestre 2024, L’Oréal a encore souffert en fin d’année dernière avec une croissance organique de ses ventes retombée à 2,5%, très loin des 9,4% affichés au premier trimestre. Entre temps, le marché chinois aura connu d’importantes perturbations tandis que la consommation aux Etats-Unis a souffert de l’inflation. L’activité en Asie a ainsi reculé de 3,6% au dernier trimestre (- 3,2% sur l’ensemble de l’exercice), tandis que celle en Amérique du Nord a progressé de seulement 1,4%, le pôle luxe étant le plus touché par cette conjoncture avec une croissance réduite à 1% (2,7% sur l’ensemble de l’exercice). Malgré tout, le numéro un mondial des cosmétiques a publié une marge d’exploitation record à 20% (+0,2 point) grâce notamment à une bonne maitrise des frais publicitaires et malgré l’érosion des marges des produits grand public, compensée par une amélioration des produits professionnels. La génération de cash-flow opérationnel (6,6 milliards d’euros, en hausse de 6,4%) a aussi été au rendez-vous, permettant de proposer notamment une augmentation de 6,1% du dividende à 7 euros par action. Le taux de distribution atteint ainsi un record à 55,3% du bénéfice.
Vers une accélération en cours d’année
Le début de l’année 2025 devrait rester difficile pour L’Oréal, faute de rebond substantiel en Chine, avec un premier trimestre qui souffrira inévitablement de la base de comparaison exigeante constituée par le premier trimestre 2024. Le groupe a toutefois prévu un pipeline de lancements agressif et a renforcé son portefeuille (licence Miu Miu et marque coréenne Dr.G), ce qui devrait lui permettre de retrouver une meilleure dynamique au deuxième semestre et de surperformer à nouveau son marché, dont la résilience n’est plus à démontrer. Le consensus regroupé par Factset table sur une augmentation de 5% du bénéfice à 7,11 milliards d’euros qui ferait ressortir un multiple de capitalisation de l’ordre de 25 fois les profits. Un niveau bien inférieur à la moyenne des 10 dernières années (32 fois) et qui devient raisonnable au regard de la robustesse du bilan, l’endettement net de 4,44 milliards d’euros ne représentant que 13,4% des fonds propres et 0,4 fois l’excédent brut d’exploitation.
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