CIFE: bientôt le bout du tunnel?
Le groupe familial spécialisé dans le bâtiment et les travaux publics, présent en France, en Outre-mer et au Canada, n’a pas encore sorti la tête de l’eau. Alors qu’il a…
Le groupe familial spécialisé dans le bâtiment et les travaux publics, présent en France, en Outre-mer et au Canada, n’a pas encore sorti la tête de l’eau. Alors qu’il a concédé l’an dernier sa première perte opérationnelle courante en raison de complications rencontrées sur deux chantiers non rentables en région parisienne et de difficultés ponctuelles aux Antilles et au Canada, ses comptes sont restés dans le rouge sur le premier semestre 2018. La perte opérationnelle s’est même creusée puisqu’elle a atteint 6,84 millions d’euros contre 1,87 million un an plus tôt. La Compagnie Industrielle et Financière d’Entreprise (CIFE) a en effet de nouveau supporté des provisions significatives sur un risque technique non identifié lors de la mise en place d’un chantier, entraînant un arrêt d’activité conséquent sur le site. De son côté, la perte nette a quasiment doublé à 4,37 millions d’euros malgré une amélioration du résultat financier.
Au regard du retard pris au premier semestre, la direction ne prévoit pas de retour à l’équilibre des résultats sur l’ensemble de l’exercice. Nous tablons par conséquent sur une perte d’environ 3 millions d’euros. Il n’y a cependant pas que des mauvaises nouvelles puisque la situation semble s’améliorer assez nettement au niveau du carnet de commandes de travaux. Il s’élevait à 180 millions d’euros au 1er juillet 2018, soit une augmentation d 40% sur un an et de 17% par rapport au premier janvier. Et cette dynamique s’est poursuivie pendant l’été, le carnet de commandes au 1er septembre s’élevant à 204 millions d’euros. De quoi nourrir des espoirs de retour aux profits pour 2019, avec à la clé, une reprise du dividende.
Le principal atout du dossier est cependant ailleurs, au niveau du bilan. La CIFE est en effet à la tête d’une trésorerie nette de 58,2 millions d’euros. Le groupe est en outre propriétaire d’immeubles de placements situés en France et aux Etats-Unis, dont la juste valeur est estimée au bilan à 9,4 millions d’euros. La valeur cumulée de la trésorerie et des immeubles représente aujourd’hui les deux tiers de la capitalisation boursière de la société (77 millions d’euros), ce qui signifie que la bourse valorise très peu l’activité de travaux publics. Au passif du bilan, les fonds propres se montaient au 30 juin à 89,5 millions d’euros, un niveau très supérieur à la capitalisation boursière. Le dossier apparait donc très décoté et peut constituer une opportunité pour des investisseurs patients. Néanmoins, il serait dangereux de tabler sur un retrait de la cote dans la mesure où famille Tardy, qui détient plus de 76% du capital, semble attachée au contrôle de l’entreprise.
Notre conseil : des achats d’appoint sont possible autour de 65 euros en prenant garde à la faible liquidité du titre. Code Isin : FR0000066219.
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