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Laurent Perrier: bon premier semestre, mais…

Sur un marché du champagne en baisse de 1,9% en volume sur un an glissant à fin septembre, Laurent Perrier a plutôt bin tiré son épingle du jeu avec des…

Lanson-BCC Pixabay.com
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Sur un marché du champagne en baisse de 1,9% en volume sur un an glissant à fin septembre, Laurent Perrier a plutôt bin tiré son épingle du jeu avec des volumes quasiment stables. Surtout, la stratégie de valeur et d’internationalisation s’est traduite par un effet prix/mix positif de 5,9% qui permet au chiffre d’affaires du premier semestre de l’exercice 2018/2019 de progresser de 5,6% à 99,7 millions d’euros. C’est surtout la marque Laurent Perrier qui tire la croissance, avec des volumes en progression de plus de 12%. Ils compensent largement la moindre performance des autres marques du portefeuille (Castellane, Delamotte, Salon). Et les cuvées haut de gamme, génératrices de belles marges, ne sont pas en reste (+4,7% pour La Cuvée de Laurent Perrier). La bonne performance du premier semestre a aussi été alimentée par les réorganisations positives engagées dans les circuits de distribution et par des efforts marketing accrus.

Au niveau de la rentabilité, la stratégie de valorisation porte ses fruits puisque le résultat opérationnel du premier semestre a progressé de 10,6%, malgré des éléments négatifs exceptionnels de près de 2 millions. Il en ressort un gain de marge de 0,8 point, à 18,8%. Ces résultats ne sont bien évidement pas extrapolables à l’ensemble de l’exercice compte tenu du caractère très saisonnier de l’activité et de l’importance de la période des fêtes de fin d’année, mais ils n’en sont pas moins très encourageants et valident la stratégie de la direction visant à valoriser la marque Laurent Perrier et à l’exporter davantage à l’étranger. En effet, si les expéditions de champagne ont reculé de 5,1% en France et de 2,6% sur l’Union Européenne sur les neuf premiers mois de l’année, elles ont en revanche progressé de 2,3% dans le reste du monde.

Mais la direction a sans doute aussi raison de rester prudente au regard du ralentissement économique observé sur les deux principaux marchés du groupe, la France et le Royaume-Uni, qui représentent à eux deux environ 53% du chiffre d’affaires. Au Royaume Uni (23% des ventes), le Brexit crée un climat d’incertitude qui devrait peser sur l’activité pendant encore plusieurs mois. En tenant compte de la qualité du premier semestre, l’exercice 2018/2019 pourrait malgré tout se solder sur une progression à deux chiffres du bénéfice, que nous estimons autour de 23 millions d’euros. Cette prévision est capitalisée généreusement 24 fois sur la base des cours actuels. La valorisation apparait donc assez exigeante, même si la marque Laurent Perrier a sans doute encore un beau potentiel de croissance devant elle, notamment à l’international en dépit de la situation de quasi-monopole exercée par le groupe LVMH. Il est vrai aussi que le bilan de Laurent Perrier reste l’un des plus solides du secteur puisque l’endettement net à fin septembre ne représentait que 74% du montant des fonds propres et que cet endettement était couvert à 196% par les stocks de champagne amassés dans les caves.

Notons enfin que l’actionnariat familial pourrait justifier une prime spéculative, mais la famille de Nonancourt, qui détient 61% des titres, n’a pas du tout l’intention de passer la main. A cet égard, le groupe Lanson-BCC, également détenu par des familles, présente une valorisation beaucoup plus faible (19 fois les bénéfices), justifiée en partie seulement par un endettement plus élevé.

Notre conseil : nous sommes plutôt positifs sur le dossier d’un point de vue fondamental, mais nous préconisons d’attendre un repli sous 80 euros pour s’y intéresser compte tenu du contexte défavorable en France et au Royaume-Uni qui sont les deux principaux marchés. Code Isin : FR0006864484.

 

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