L’économie circulaire est à la mode, mais ce thème n’a pas encore vraiment séduit la bourse. Aurea, une petite société spécialisée dans la régénération des déchets, permet de le jouer. Son activité est divisée en trois pôles : un premier consacré au recyclage des métaux et alliages (alliages d’aluminium, cuivre, cadmium, chlorure de zinc) ; un deuxième destiné au retraitement des huiles moteur usagées et des eaux polluées par les hydrocarbures ; enfin, un dernier dédié au recyclage des pneus et à la dépollution de déchets mercuriels. Le titre a progressé dans le sillage des marchés au cours des dernières semaines, mais sans éclat particulier. Il est vrai que la crise sanitaire n’a pas épargné le groupe.

Son chiffre d’affaires s’est replié sur l’ensemble de l’exercice 2020 de 22% pour s’établir à 144,4 millions d’euros. Néanmoins, l’activité a marqué de nets progrès au quatrième trimestre. Le montant des facturations ne s’est replié que de 3% pour s’élever à 41,1 millions. Le pôle métaux & alliages a vu son activité progresser de 4% grâce au rebond de l’activité industrielle, et notamment du secteur automobile. En revanche, la situation pour la la division Produits dérivés du pétrole est restée difficile. Ses ventes se sont inscrites en repli de 20% sur le trimestre, pénalisées par des prix de vente peu élevés et par une demande atone. Quant aux autres activités, elles ont progressé de 11% grâce à la bonne tenue du recyclage des pneus et à la montée en puissance de l’activité de dépollution des déchets mercuriels.

Des carnets de commandes qui s’étoffent

L’exercice en cours s’annonce en revanche plus favorablement. Les carnets de commandes sont bien orientés dans la plupart des segments (métaux & alliages, recyclage de pneus, dépollution de déchets mercuriels), grâce à la reprise de l’activité dans de nombreux secteurs industriels (automobile, …), tandis que les cours du pétrole, comme ceux des métaux, s’inscrivent sur une tendance haussière. Aurea, qui vient de céder la société Broplast, spécialisée dans le recyclage des plastiques complexes, pourrait saisir des opportunités de croissance externe. Elle se dit prête également à procéder à des investissements industriels pour développer ses métiers. Forte d’une situation de trésorerie solide (46,5 millions d’euros au 30 juin), la société possède les moyens financiers de grandir.

Investir sur Aurea aujourd’hui, c’est parier sur son redressement, mais le dossier n’est pas sans risque. Le groupe va accuser une perte nette au titre de 2020, son retour aux bénéfices cette année le sera dans une proportion encore contenue, et il ne devrait dégager des profits conséquents qu’à partir de 2022 (4 millions). Mais le potentiel de croissance de certaines activités, comme la régénération des huiles usagées ou la décontamination de déchets mercuriels, apparait élevé dans un contexte réglementaire, politique et environnemental porteur. Elles constituent un catalyseur fort pour le titre à moyen terme.

Notre conseil : Acheter Aurea vers 5,80 euros pour viser 7 euros à moyen terme. Code ISIN : FR0000039232.